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Les sommaires de l'Echo de Savoie Découvrez la Ligue Savoisienne
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1 _ Communiqué de Patrice ABEILLE et Alain FAVRE
2 _ Résultat des régionales 2004
3 _ L'Europe sans les peuples
4_ Les candidats SAVOISIENS aux élections sénatoriales (26 septembre 2004)
1 - Communiqué.
 
Occasion perdue, espérance trahie: le temps des responsabilités.
 
L'UMP, détentrice de tous les pouvoirs politiques depuis 2002, pouvait faire la Région Savoie, souhaitée par la majorité des habitants de la Savoie et de leurs élus. Si elle l'avait fait, elle aurait créé une dynamique et aurait trouvé en Savoie une large majorité.
Mais pour conquérir Rhône-Alpes et peser plus lourd à Paris, M. Hervé Gaymard a fait allégeance à Lyon en sacrifiant à la grand-messe rhônalpine l'espoir d'une Région Savoie. Cela n'a pas suffi. Lyon vaut bien plus qu'une messe pour qui vient de Savoie!
Aujourd'hui, pour la première fois depuis bien longtemps, la gauche et la droite parlementaires sont au coude-à-coude en Savoie, à 4548 voix d'écart. Dans les temps qui viennent, l'inquiétude et le mécontentement ne peuvent que croître au sein des quatre composantes principales de l'opinion publique en Savoie: gauche, droite, FN et abstentionnistes.
Nous invitons le peuple de Savoie à ne pas désespérer de l'avenir et à s'engager dans une voie nouvelle pour que la Savoie retrouve, dans son esprit traditionnel de concorde citoyenne, son rang dans l'Europe des peuples.
 
Patrice Abeille,
Secrétaire général de la Ligue savoisienne.
 
Alain Favre,
Président du Mouvement Région Savoie.

 

2 - Résultat des régionales 2004

1er tour en Savoie (73 + 74)

Inscrits 703 949  
Votants 407 347 57,87 %
Abstentions 296 602 42,13 %
Blancs + nuls 19 566 5 % des exprimés
Exprimés 387 781 55 % des inscrits

 

Gollnich (FN) 68 305 17,60 %
Vachetta (LO + LCR) 15 295 3,90 %
Queyranne (PS + PC) 106 449 27,40 %
Leras (Verts) 46 574 12 %
Comparini (UDF + UMP) 136 812 35,30 %
Chetail (MNR) 6 062 1,56 %
Bertrand 8 284 2,14 %

2ème tour en Savoie (73 + 74)

Inscrits 703 854  
Votants 440 153 62,50 %
Abstentions 263 701 37,50 %
Blancs + nuls 15 344 3,6 % des exprimés
Exprimés 424 809 60,30 % des inscrits

 

Gollnich (FN) 61 313 14,40 %
Queyranne (PS + PC) 179 474 42,25 %
Comparini (UDF + UMP) 184 022 43,32 %

Ecart droite-gauche = 4548 voix, soit 1 %

 
3 - L'Europe sans les peuples?
par Patrice Abeille,
Secrétaire général de la Ligue savoisienne.
Le 13 juin 2004 s'est davantage signalé à l'opinion publique comme le début de l'Euro 2004 de football que comme le dernier jour de l'élection du Parlement européen. Les résultats de cette élection, pourtant unique en son genre (350 millions d'électeurs désignant 732 députés pour 450 millions d'habitants), ont été moins commentés que les matchs que se livrent les équipes sportives européennes sur les terrains du Portugal.
On cherche encore les Zidane de la science politique: aucun politologue n'a encore réussi à placer dans les buts une analyse convaincante de l'abstention massive des électeurs, qui a surtout sévi en Europe centrale dans des États qui avaient tout fait pour adhérer le plus vite possible à l'Union européenne. Quant à la dynamique de la construction européenne, elle ne connaît pas de percée fulgurante, même si les 25 chefs d'États et de gouvernements réunis à Bruxelles les 17 et 18 juin ont réussi, comme pour faire oublier la calamiteuse élection du Parlement, à se mettre d'accord sur le texte d'une Constitution, qui reste à ratifier.
Le désintérêt, l'incompréhension et l'insouciance des Européens.
Les taux d'abstention constatés, souvent énormes, laissent perplexe: 83% en Slovaquie, 79% en Pologne, 73% en Estonie, suivies de près par la Slovénie et la Tchéquie (72%). Ces cinq pays avaient opté sans ambiguïté, l'année dernière, pour l'adhésion à l'Union, dont ils reçoivent déjà des aides substantielles pour la mise à niveau de leurs économies.
À l'autre extrême on trouve des pays où le vote est une obligation légale ou une tradition encore bien ancrée, l'abstention restant marginale ou faible: Luxembourg (7%), Belgique (9%), Malte (18%), Italie (27%)Chypre (29%).
La France, avec 57% d'abstention, se place dans la moyenne du désintérêt européen, aux côtés de l'Autriche, de l'Allemagne ou de la Finlande.
Désintérêt par incompréhension, sans doute: la complexité des procédures européennes est telle que très peu d'Européens savent comment se prennent des décisions qui pourtant ont des conséquences très concrètes sur la vie quotidienne, comme on l'a vu avec l'introduction de l'euro en remplacement des monnaies locales. L'incompétence et la médiocrité des médias portent une lourde responsabilité dans cette situation.
Ajoutons que le Parlement européen, dont les pouvoirs ne sont pas clairs, travaille par consensus et compromis entre ses groupes politiques. Cette méthode, excellente sur le plan démocratique, n'est pas lisible par des peuples trop mal informés du fonctionnement parlementaire. Elle ne présente pas la simplification idéologique (clivages droite/gauche, oppositions religieuses, ethniques, linguistiques, etc.) qui d'ordinaire se prête aux dramatisations mobilisatrices.
Et c'est tant mieux.
Mais il manque sans doute aux Européens, pour se rassembler volontairement et librement, la perception claire d'un ennemi, ou du moins d'un adversaire menaçant, d'un danger contre lequel l'union serait nécessaire pour se défendre et se protéger. Les rares exemples historiques d'union politique volontaire et libre sont nés d'un mouvement défensif: la Suisse s'est faite contre les Habsbourg et pour éloigner les guerres qui ravageaient l'Europe; les États-Unis d'Amérique sont nés du refus de la domination coloniale britannique. La cohésion de ces deux ensembles fédéraux s'est affirmée à l'occasion des deux guerres mondiales du vingtième siècle.
Aujourd'hui l'Europe ne se sent plus menacée par l'Union soviétique, qui a disparu, ni même par la Russie, paralysée par ses problèmes internes. Les pays d'Europe centrale, qui ont encore un peu peur de leur voisin russe, ont mis plus de détermination à intégrer l'OTAN, garantie militaire d'intégrité territoriale, qu'à s'impliquer dans l'Union européenne, perçue comme un complément économique à leur passage à l'ouest plutôt que comme une construction politique continentale.
Le péril islamique, brusquement revenu à la première place depuis 2001, est difficile à identifier et à situer géographiquement. L'Europe semble dépassée par le caractère planétaire d'une guerre d'un type nouveau dans laquelle les USA et la nébuleuse Al Qaida tiennent les premiers rôles. Sous l'influence de la France, l'Union européenne refuse d'assumer son passé chrétien (le préambule de la Constitution n'y fait pas référence, malgré les demandes insistantes de plusieurs États) et persiste à réserver un bon accueil à la candidature d'adhésion de la Turquie.
Dans ces conditions, ceux qui considèrent l'islam comme un danger de type totalitaire ne peuvent que s'abstenir ou se tourner vers des partis nationalistes hostiles à l'intégration européenne.
France, sud-est, Savoie: le vote sanction.
En France, les 17,7 millions d'électeurs qui ont décidé d'exercer leur droit de vote le 13 juin (42,8%) ont surtout pris position sur la politique intérieure, et non sur les questions européennes. Le "souverainisme" gaulois est en net repli: 8,5% cumulés pour les listes Pasqua et Villiers, contre 13% en 1999. Seul représentant de ce courant dans le sud-est, le professeur d'université lyonnais Patrick Louis (MPF) a été élu de justesse avec 6,15% des voix. Dans toute la France, le MPF de Philippe de Villiers n'obtient que 3 députés, tandis que le RPF de Charles Pasqua est éliminé. L'extrême droite, ou droite nationale comme elle se désigne elle-même (FN et MNR) progresse peu par rapport à son score cumulé de 1999: ce courant passe de 9 à 10% (et 13% dans le sud-est), ses sympathisants étant particulièrement peu motivés par l'Europe en général.
La grande majorité des électeurs s'est donc contentée d'arbitrer un classique affrontement droite-gauche, en faveur de cette dernière, qui est dans l'opposition sur le plan français: c'est le phénomène classique du vote-sanction, ou vote protestataire, qui a fonctionné aussi dans plusieurs autres États. Le PS, à 29%, est le grand vainqueur de cette élection. Il éclipse aussi bien l'extrême gauche (3%) que le PC (5%) et les Verts (7,4%, en retrait de plus de deux point par rapport à 1999). À droite, l'UMP enregistre sa troisième défaite (après les régionales et les cantonales) et doit se contenter de 16,6% (20% en Savoie). La machine à gagner de Jacques Chirac a maintenant toutes les caractéristiques d'une machine à perdre. Elle est talonnée par l'UDF (12%) alors que pourtant le parti de François Bayrou a perdu la plupart de ses élus, qui s'empressèrent en 2002 d'aller manger la bonne soupe électorale UMP...
Les résultats en Savoie ne diffèrent pas beaucoup des moyennes sur France et sud-est. Avec 40% de votants seulement (le record étant détenu par la Corse: 28%!), les Verts, l'UDF et l'UMP font en Savoie un peu mieux qu'ailleurs, le FN, le PS et le PC un peu moins bien. En Savoie comme ailleurs, on peut s'inquiéter de la perspective de trois années sans élections, avec au pouvoir une droite très minorisée et des problèmes inextricables d'ordre financier, économique, social et sociétal.
À l'issue de ce scrutin du 13 juin, la Savoie se retrouve, comme précédemment, sans aucun député européen: aucun des 13 élus du sud-est n'a la moindre implantation politique en terre savoisienne!
La liste A.L.P.E., une tentative d'avenir.
Quand le Conseil des Provinces de la Ligue savoisienne a pris la décision, le 16 mai dernier, de déposer une liste de candidats, il savait bien qu'il se lançait dans une expérience inédite: faire une campagne électorale européenne sans bourse délier. C'est en effet essentiellement sur internet (avec l'appoint de L'Écho de Savoie et de quelques affichettes) que la liste A.L.P.E. a fait connaître son existence et ses propositions.
Les 1172 suffrages recueillis dans le sud-est sont à la mesure du faible développement d'internet en France et de l'organisation encore très routinière des élections politiques. Il est facile de comprendre pourquoi le système politique en place résiste à l'innovation technique, qui pourrait pourtant faire baisser l'abstention. L'impression des affiches, circulaires et bulletins mobilise des budgets considérables, c'est un barrage financier sérieux pour tous les mouvements qui ne sont pas certains d'obtenir le nombre de suffrages exigé pour le remboursement des frais de campagnes.
La liste A.L.P.E., classée "régionaliste" par les préfectures, affichait pourtant clairement la couleur dans son titre: Alliance pour la Liberté des Peuples d'Europe. Son programme, c'était tout simplement l'autodétermination pour tous les peuples qui souhaitent en bénéficier, le fédéralisme intégral permettant à chaque peuple de se doter des institutions les plus adaptées. Un tel programme comportait évidemment la contestation radicale du système français d'oppression de la périphérie par le centre, et le choix de refonder nos institutions en s'inspirant des modèles fédéraux qui réussissent si bien ailleurs.
Avec la liste A.L.P.E., les Savoisiens se sont adressés pour la première fois à l'ensemble des habitants de la France du sud-est: Français sans autre identité mais aussi Provençaux, Occitans, Niçois, Corses, et bien sûr Savoisiens. La Ligue ne s'est pas résignée à la passivité, alors qu'aucune des autres listes en présence n'était prête à admettre que Nice, la Savoie et la Corse demeurent des pays annexés, par la force et la ruse, et conservent le droit de se désannexer. Cette démarche courageuse trace une voie d'avenir. Il y a une place pour la Savoie et pour les autres nations sans État dans l'Europe qui se construit. Et voici que cette construction vient d'être relancée par l'adoption d'une Constitution...
Une Constitution adoptée (pour 2009), des ratifications incertaines (d'ici mi-2006).
Grâce à l'habileté du Premier Ministre d'Irlande Bertie Ahern, président de l'Union jusqu'au 30 juin, les 25 chefs d'États sont parvenus à se mettre d'accord le 18 juin et ont signé le texte d'une Constitution. L'essentiel du compromis présenté par la Convention, présidée par Valéry Giscard d'Estaing, a été retenu, malgré quelques tractations de dernière minute. On se reportera à l'analyse présentée dans la précédente édition de L'Écho de Savoie (n°72, juin 2004).
Les pays les plus réticents ont obtenu principalement la préservation de leur droit de veto sur certaines matières, et un changement dans le calcul des majorités qualifiées. Désormais, la plupart des décisions seront prises si une proposition recueille le soutien de 55% des États (actuellement 14 États) représentant 65% de la population de l'Union. Et la Commission continuera à comporter au moins un Commissaire par État membre jusqu'en 2014. Pour tout le reste, le texte adopté conserve ses qualités premières: clarification, simplification et meilleure efficacité des institutions européennes.
La Constitution, toutefois, n'entrera en vigueur qu'en 2009, après la prochaine élection du Parlement. Si tout se passe bien , c'est-à-dire si les 25 États membres la ratifient dans un délai de deux ans, soit par référendum, soit par un vote parlementaire, chaque État étant libre de définir sa procédure.
Les gouvernements ne sont pas pressés de procéder à ces ratifications. Il faudra du temps pour expliquer cette Constitution aux électeurs et pour obtenir leur soutien. Les premières ratifications ne devraient pas intervenir avant 2005. En France, le président Chirac sera seul à décider si un référendum est organisé ou si le Parlement se réunit en Congrès à Versailles. D'ici là, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts. Les Savoisiens peuvent se préparer à approuver, si l'occasion leur en est donnée, la seule Constitution actuellement possible pour l'Union européenne...
P.A.
4_ Les candidats SAVOISIENS aux élections sénatoriales
(26 septembre 2004)
 
résultats:
Jean Blanc 11 voix
Jean-Pierre Rambicur 42 voix.