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Echo de Savoie n°77 (décembre 2004)
A - Sommaire :
 
1 La Une
    1-1 les13 et 14 novembre 2004 à Bourg Saint-Maurice: Le Congrès de l'excellence!
2 Le 9ème Congrès
    2-1 La résistance au changement est notre véritable ennemi!" Extraits de l'allocution prononcée par Jean de Pingon,
            La France est toujours un pays étranger.
            La résistance au changement.
            Tenir et maintenir!
    2-2 Solidarité savoisienne (Extraits du discours prononcé par Guy Martin)
    2-3 Les débats du Congrès. 
        L'Irlande, modèle ou contre-exemple pour les Savoisiens?
        L'Europe, fille des Lumières.
        Le projet de Constitution pour l'Europe.
        La candidature de la Turquie.
        Interventions des juristes savoisiens.
        Conclusion.
3 Joseph de Maistre, écrivain savoisien (suite)
    3-1 La vie de Joseph de Maistre.
4 Actualité  France: la grande braderie continue (suite).
    4-1 Et maintenant, les ventes d'immeubles!
    4-2 Dire, c'est bien... Faire, c'est mieux!
    4-3 Joyeux Noël monsieur Chardon!
5 Echos de le Ligue    
    5 _ 1 La Savoie à Bruxelles.
    5 _ 2 Petites annonces savoisiennes.
    5 _ 3 Les rendez-vous savoisiens.
 
B - Dossiers :
 
1 _ 1 13 et 14 novembre 2004 à Bourg Saint-Maurice:
Le Congrès de l'excellence!
À en juger par l'étonnement, sincère ou feint, des journalistes présents, nos adversaires politiques s'étaient persuadés que la Ligue savoisienne ne survivrait pas à sa mise à l'écart des élections régionales par le nouveau mode de scrutin imposé en 2004. Certains, peut-être même la plupart, auraient voulu voir publier son avis de décès...
Et pourtant les Savoisiens sont là, et ils ont fait de leur neuvième Congrès à Bourg Saint-Maurice une démonstration d'excellence!
Excellence dans l'organisation, encore une fois, mais c'est depuis longtemps une habitude: une forte équipe de bénévoles, sous la supervision de notre trésorière Sophie Matrat et de notre secrétaire administrative Evelyne Anthoine, a su accueillir, loger, restaurer les congressistes, et les renseigner à tout instant. Sur de nombreux stands, les Savoisiens pouvaient s'informer (auprès des Jeunes Savoisiens, de l'Union Santé Contre les Pollutions, etc.), apprécier des productions régionales, déposer leur vote sur les questions soumises à leur appréciation (Constitution de l'Union européenne, candidature de la Turquie), participer à l'élection du Comité de leur Province.
Excellence du Chancelier de Tarentaise, Georges Mondel, l'hôte de ce Congrès, qui fut pendant ces deux jours un parfait régisseur de la tribune. Excellence de Guy Martin, l'âme des Savoisiens de Bourg Saint-Maurice, qui sut galvaniser, avec des mots simples et directs, l'assemblée de clôture du Congrès.
Excellence encore jamais atteinte dans la teneur et la qualité des débats, dans la compétence des intervenants. Quelle organisation politique en Savoie, si ce n'est la Ligue savoisienne, serait capable de réunir, sur deux jours, des compétences égales à celles de Me. Thierry Mudry, Guiu Sobiela-Caanitz, Jean de Pingon, Jules Mardirossian (Président du Centre d'Études, de Documentation et d'Information Arméniennes), Albert Lanièce (Vice-président de l'Union Valdôtaine), Martin Hell (porte-parole de l'union du Peuple Alsacien), Alain Roullier (Président de la Ligue Niçoise), Me. Denis Brunet, Me. Thierry Tissot-Dupont?
Et pourtant, le Congrès de la Ligue savoisienne ne ressemblait pas à ces ennuyeux colloques qui permettent à des érudits de se congratuler hypocritement à l'intérieur d'une tour d'ivoire dont se détourne le peuple. Tous les intervenants ont eu le talent de mettre leurs connaissances à la portée du plus grand nombre et se sont mis spontanément en harmonie avec leur auditoire. L'expertise se faisait engagement, chaque proposition savante était mise en relation avec les besoins concrets d'une nation savoisienne ignorée, asservie mais possédant encore le ressort nécessaire à sa propre libération. Le moins instruit des participants trouvait facilement de quoi alimenter sa réflexion personnelle. Tous les thèmes développés sur la tribune, même les plus techniques ou spécialisés en apparence, se rattachaient naturellement à l'objectif commun à tous les Savoisiens: trouver ensemble les voies concrètes de l'émancipation de la Savoie, pour mieux vivre ensemble sur cette terre qui est chère à nos cœurs et que nous voulons arracher à la domination coloniale française, qui étouffe notre nation depuis 144 ans.
Un Congrès savoisien, c'est à chaque fois un camouflet à cette croyance perverse qui voudrait nous persuader qu'une bonne politique ne saurait se concevoir et se décider qu'à Paris.
Le Congrès de Bourg Saint-Maurice a fourni de manière éclatante la preuve que la Ligue savoisienne est capable de réunir, autour d'un projet populaire, des compétences exceptionnelles, qui laissent bien augurer de l'avenir de la nation savoisienne. La Savoie n'a pas peur, elle a de la ressource pour ne pas se laisser entraîner dans la déconfiture française! La Savoie est vivante, elle se prépare à reprendre son rang sur le continent européen. Elle sera demain le cadre naturel de l'épanouissement de tous ses enfants, débarrassés enfin des handicaps qu'une annexion leur impose et dont ils ne sont nullement responsables.
 
2 _ 1 "La résistance au changement est notre véritable ennemi!"
 

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(Extraits de l'allocution prononcée par Jean de Pingon, Président du Conseil consultatif de la Ligue Savoisienne, devant le neuvième Congrès, Bourg Saint-Maurice le dimanche 14 novembre à 15h35)
(...)
Dans l'hebdomadaire français "Marianne" du 14 août de cette année on pouvait lire: "Les Français qui vont passer des vacances à Megève ou à Chamonix l'ignorent, mais ils sont à Auschwitz. Il s'est trouvé en effet un crétin, nommé Jean-François Chabert, pour affirmer, au rassemblement des mouvements ethnico-nationalistes à Corte (Corse), que la Savoie était victime d'un "génocide et d'un ethnicide". Après quoi il a ajouté que la République "ne négociait qu'un genou à terre, le couteau dans le dos et le pistolet sur la tempe".
Voilà bien un fait nouveau. J'ai tenu des dizaines de conférences, prononcé des dizaines de discours, publié de nombreux articles et même un livre. Mes propos portaient toujours sur la Savoie. Patrice Abeille a tout autant oeuvré sur ce sujet, et je remarque que jamais nous n'avons été traités de crétins. Il est vrai que nous n'avons jamais exprimé l'intention d'utiliser la violence pour libérer la Savoie. Nous laissons le pistolet et le poignard aux irresponsables qui donnent ainsi l'occasion aux médias parisiens de traiter un Savoisien de crétin. Et ne faut-il pas l'être pour prétendre donner des leçons aux Corses en les incitant à davantage de violence?
Il y a trois ans le Conseil des provinces avait exclu le crétin en question de la Ligue Savoisienne. Nous ne pouvons que l'en féliciter. La violence n'est en effet jamais une solution et elle ne sera jamais tolérée au sein de notre mouvement.
Mettre la France à terre? Elle y est déjà!
Prendre les armes? On ne peut pas faire parler les armes et la raison. On ne peut rien construire de durable sur la violence.
Qui sème le vent récolte la tempête!
Je crois que nous sommes tous d'accord sur cela mais il n'est pas mauvais de l'affirmer encore.
Quant aux termes génocide et ethnocide , ils sont porteurs de tant de souffrances, de tant de détresse, qu'il convient de les utiliser avec circonspection.
(...)
La France est toujours un pays étranger.
" Chaque peuple, y compris le plus petit, est une facette irremplaçable du dessein de Dieu" écrit Alexandre Soljenitsyne.
Je vous invite à méditer cela: qu'importent les tempêtes de l'histoire et les vicissitudes du moment, l'un après l'autre, et d'une manière inéluctable, tous les peuples européens qui ont existé dans l'histoire retrouvent leur place dans le concert des Nations.
La Savoie retrouvera sa place parmi les États souverains du monde car le peuple savoisien est une facette irremplaçable du dessein de Dieu.
Engels, le théoricien du marxisme, disait des petits peuples qu'ils étaient "des peuples foutus". Soljenitsyne voit en eux des "facettes irremplaçables du dessein de Dieu". Où est la vérité?
Dans son ouvrage sur l'annexion, Paul Guichonnet, pour faire un sort à la Savoie en tant qu'État indépendant, citait Karl Marx: "L'histoire ne repasse pas les plats".
On sait aujourd'hui ce qu'il est advenu du marxisme, et que l'histoire ne cesse de repasser les plats.
Le même Guichonnet déclarait en octobre 2000:
"Jusqu'en 1914, la France est théoriquement un pays étranger pour toute la Savoie du Nord..." et il ajoutait; "la vraie annexion ne s'est imposée dans les mentalités qu'en 1914, quand les hommes se sont battus au milieu des tranchées."
Ce Guichonnet est véritablement un drôle de personnage: son grand-père, hussard noir de la république, brûlait les livres d'histoire de la Savoie dans les cours des écoles, et lui, à présent, il réécrit cette histoire!
La guerre de 14-18 aurait transformé les Savoyards en Français? Elle les a surtout transformés en macchabées!
Mais que Guichonnet se rassure, où plutôt qu'il s'inquiète: malgré 14-18, malgré plus d'un siècle de francitude, malgré la propagande mensongère de trois générations de Guichonnet, et de ses pairs, il y a encore en Savoie des Savoisiens pour qui la France est un pays étranger!
Des Savoisiens qui, suivant l'exemple de François de Sales, sont essentiellement Savoisiens et ne sauraient-être autre chose, des Savoisiens qui ne seront jamais Français et qui n'auront de cesse de voir la Savoie libérée.
La résistance au changement.
Cependant ces Savoisiens demeurent minoritaires en Savoie.
Lors de notre premier congrès, à la salle de la Pierre du Roy à Albertville, plus de mille personnes étaient présentes. Combien sommes-nous aujourd'hui? Que sont devenus les espoirs que nous avons fait naître? Où donc se sont envolées nos paroles? Les avons-nous confiées à un mauvais vent qui les emporta trop haut, en des lieux stériles où l'écho s'est essoufflé en vain?
Ou bien ces vallées ne sont-elles devenues que des auges d'engraissement et de profit, et ces montagnes des parcs d'attractions peuplés de laquais pour qui le mot liberté a moins de signification que le mot loisir?
L'âme de la Savoie s'est-elle dissoute à jamais dans la francitude qui s'insinue ici depuis plus d'un siècle?
Je ne le crois pas.
Il suffit de regarder le programme de notre Congrès, la diversité des sujets abordés, la qualité des intervenants et des débats, pour réaliser l'évolution de notre mouvement.
Notre horizon ne se limite pas à nos montagnes et nous n'avons que trop perdu de temps avec les indécis et les esprits bornés. Ceux qui sont là aujourd'hui sont des hommes et des femmes de conviction. Quand on gagne en qualité on peut perdre en quantité. Cela n'est pas grave et je ne doute pas qu'un jour nous serons submergés par les ouvriers de la onzième heure!
N'oublions pas l'analyse de l'ethnologue Van Gennep: "La tendance typique des Savoyards est la résistance au changement".
La résistance au changement! Voilà notre véritable ennemi. Mais cela n'est pas inéluctable. Lorsque, il y a une dizaine d'années, j'annonçais le déclin de la France, cela faisait sourire. Aujourd'hui nul ne peut le contester.
Nous avons évoqué hier l'Irlande, aujourd'hui les Irlandais ont un revenu par tête supérieur de 20% à celui des Français, alors qu'en 1990 leur produit intérieur brut était inférieur de 27% à celui de la France. En terme de niveau de vie par habitant la France se situe désormais au dix-huitième rang des vingt-huit pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique). Selon l'agence Eurostat, au palmarès de la richesse, la France est en queue de peloton , dans l'Europe des quinze elle occupait le douzième rang en 2002.
Le 19 octobre dernier Michel Camdessus, ex-directeur général du Fonds Monétaire International, a remis à Nicolas Sarkozy un rapport accablant pour l'économie française. Voilà ce qu'il écrit: "l'économie française est en train de décrocher... Le pays entre dans une spirale infernale, l'endettement augmente, le poids des intérêts de la dette diminue la marge d'action de l'État, qui sera en outre alourdie par le poids des retraites et des dépenses de santé". Il n'y a donc point de salut: "le système craquera", conclut-il.
Tenir et maintenir!
Ce pays artificiel et centralisateur vit ses dernières années, ce ne sera bientôt plus qu'une région périphérique d'Europe, une région déshéritée, désertée par les entreprises et minée par les conflits sociaux et communautaires.
Dans le même temps l'idée d'indépendance fait son chemin en Savoie.
Et pas seulement en Savoie, nos frères niçois nous ont rejoints et voilà que deux peuples si longtemps unis retrouvent une communauté de destin en oeuvrant ensemble pour l'indépendance.
Cela n'est pas sans inquiéter la France!
Si le gouvernement français s'est toujours efforcé d'avoir des ministres savoyards, alors que la population de la Savoie ne représente qu'un soixantième de la France, si aujourd'hui il en a même deux, c'est parce qu'il veut ainsi donner un gage à la Savoie: "de quoi vous plaignez-vous? Vous avez le pouvoir, vous êtes aux commandes de la France!"
Et c'est vrai qu'on n'est pas peu fier quand les fils des boutiquiers des vallées deviennent ministres de la République !
Savoisiens, ne soyez pas dupes, ces gens-là se servent de la Savoie pour nourrir leurs ambitions, mais ils ne servent pas la Savoie, ils servent la France!
Savoisiens qui m'écoutez aujourd'hui, je vous demande de m'entendre: nous sommes les nouveaux soldats de la Savoie et le combat que nous livrons est peut-être bien le dernier combat pour la Savoie.
Depuis plus de mille ans des femmes et des hommes ont édifié ce pays, ont aimé ce pays. Je sais que vous êtes de la même trempe que ceux-là, mais je sais aussi combien la France a oeuvré pour effacer votre mémoire, pour anéantir votre identité. Je sais combien nous avons été trahis, y compris par les nôtres.
Mais malgré tout ce que nos adversaires ont pu faire pour briser nos espoirs, malgré tout ce qu'ils feront encore, Savoisiennes, Savoisiens, vous donnerez l'exemple, comme vous l'avez déjà fait, d'une force solidaire et déterminée qui tiendra et maintiendra jusqu'à ce que la Savoie ait retrouvé sa liberté: jusqu'à ce que nous ayons fait renaître un État souverain de Savoie dans une Europe fédérale!
 
2 _ 2 Solidarité savoisienne .

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(Extraits du discours prononcé par Guy Martin, membre du Comité de Tarentaise de la Ligue savoisienne, devant le Congrès le dimanche 14 novembre à 15 heures)
Savoisiens, vous êtes dépositaires de valeurs, transmises par vos anciens, forgées, génération après génération, par la lutte quotidienne et le respect qu’imposent la montagne, le climat, l’altitude. Ceci explique que les montagnards de Savoie n’ont pas la même perception, le même ressenti des choses de la vie et justifie cet attachement farouche à nos racines!
Les coutumes et les valeurs dont ils se réclament, lient les Savoisiens aux autres peuples des Alpes: Valaisans, Piémontais, Tyroliens, Slovènes, aux habitants du Queyras, du Mercantour, des Grisons ou des Dolomites, et bien sur aux Valdôtains, les plus proches par la distance et par le cœur.
Hors des Alpes, les Basques des Pyrénées partagent nombre de nos valeurs.
(...)
Qui sont les égoïstes?
Le RMS (Républicain Moyen Soumis) met en cause la Ligue Savoisienne sur l’histoire de la Savoie, sur la légitimité de la République en Savoie, sur l’assistanat français de notre économie. Quand nous avons répondu à toutes ses attaques, quand nous avons argumenté et apporté les preuves de ce que nous avançons, inévitablement, le Républicain Moyen Soumis à bout d’argument lance cette accusation: "Les Savoisiens sont égoïstes… Vous voulez garder votre richesse! Que faites-vous de la solidarité?"
Curieuse question, venant des mêmes personnes qui, par ailleurs, prétendent: "La Savoie est un pays pauvre dont les habitants devaient s’expatrier l’hiver et que la France a sortis de la misère!"
Ainsi, en fonction du moment ou des circonstances, les indépendantistes savoisiens sont tour à tour de riches égoïstes ou de pauvres ingrats...
Alors, faisons le point:sommes-nous égoïstes et manquons-nous de solidarité en recherchant la liberté? Quelle est la situation actuelle en France concernant le partage des richesses? Et que voulons-nous?
Le Savoisien veut se désolidariser de la France pour gérer les fruits de son travail et de son sol. Il veut en avoir la maîtrise financière; pour être solidaire des nécessiteux, d’où qu’ils viennent et où qu’ils soient.
Le contrôle de notre contribution fiscale à la société est le seul moyen de partager notre richesse et, dans le cadre européen, d’œuvrer efficacement à une meilleure répartition des richesses entre le sud et le nord de notre planète, comme dans notre Savoie.
Aujourd’hui, la France coûte à la Savoie plus d’un milliard d’euros par an! Ce milliard n’est pas reversé aux nécessiteux: il disparaît dans le gouffre sans fond de la dette accumulée par les différents gouvernements successifs! Qui sont les égoïstes?
La France s’endette année après année. L’impôt sur le revenu ne suffit plus à payer l’intérêt de la dette de l’État! 4 millions de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté; près d’un million d’enfants ne mangent pas à leur faim; dans le même temps, le couple présidentiel dépense 4000 francs par jour de nourriture! Il est vrai que Madame la Présidente donne ses petites pièces jaunes à David Douillet! Ils n’ont même plus le sens du ridicule! Vous avez dit: Solidarité! Qui sont les égoïstes?
À Paris, les profiteurs engloutissent des milliards d’euros avec le Crédit Lyonnais (banque d’État), Bull (fonds publics), avec les affaires mafieuses (frégates de Taïwan, Elf, MNEF, URBA), avec les financements occultes des partis, du racket républicain (les marchés d’Ile de France); en 2002, le premier ministre refuse le coup de pouce supplémentaire au SMIC, alors qu’il s’octroyait généreusement 70% d’augmentation pour lui et ses ministres nouvellement élus!
Vous avez dit: Solidarité? Qui sont les égoïstes?
Les "restos du cœur" sont submergés; l’abbé Pierre, nonagénaire, se débat toujours avec les sans-abri; les associations "coup de pouce", "secours catholique", "armée du salut", etc., n’arrivent plus à secourir le nombre, croissant d’année en année, des nécessiteux. Alors qu’un député français touche 67400 francs d’indemnités par mois, non imposables!
Vous avez dit: Solidarité?
Mais c’est quoi la Solidarité, Monsieur Chirac, Monsieur Raffarin?
(...)
La Savoie est régulièrement dans le peloton de tête des départements les plus généreux.
Pour les dons en faveur de la recherche sur le cancer, pour les dons du sang, etc. Les scouts de Cluses sont exemplaires, pour les camions de vivres qu’ils amènent aux nécessiteux victimes de catastrophes.
Oui la Savoie est pacifique, généreuse et solidaire.
(...)
Maintenant, vous les grands, vous les présidents, vous les ministres, dépêchez-vous de pérorer, de trahir, de philosopher, de mystifier, de mentir et de sermonner le peuple, puis de vous endormir dans vos 300 m2 luxueux d’un logement de fonction, protégé par un cordon de policiers. Dépêchez-vous d’en profiter, vous êtes dans le clan des puissants, des intouchables, des non-justiciables et des nantis.
Oui dépêchez-vous, car la Ligue Savoisienne est là. Nous sommes une minorité, mais avec un idéal; Nous sommes désargentés, mais riches de notre liberté de penser; nous sommes privés de médias, mais nous avons l’écho de la montagne; nous sommes pauvres, mais désintéressés; nous sommes petits, mais notre cœur est grand.
Vive la Savoie libre et solidaire! Vive la Savoie souveraine!
 
2 _ 3 Les débats du Congrès.

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(Synthèse des débats présentée par Me. Thierry Mudry devant l'assemblée plénière du dimanche 14 novembre à 15h20)
— Me. Thierry Mudry
— Guiu Sobiela-Caanitz
— Jules Mardirossian
— Me. Denis Brunet
— Me. Thierry Tissot-Dupont
 
Mesdames, Messieurs, cher amis savoisiens,
Nous voici arrivés presque au terme de deux jours de Congrès. Ces deux jours nous auront fait avancer, nous auront permis de nous définir un peu plus précisément, de mieux définir les objectifs qui sont les nôtres et de désigner plus exactement l'ennemi.
Comme me le rappelait hier Gilles Rosset, l'essence du politique, pour de nombreux politologues, c'est la définition de l'ennemi. Au cours de ces deux jours, nous aurons pu donner un visage à notre ennemi, celui qui veut nous détruire en tant que peuple libre, en tant que Savoisiens.
Je vous rappellerai brièvement les thèmes qui ont été l'objet de nos débats.
L'Irlande, modèle ou contre-exemple pour les Savoisiens?
Deux leçons ont pu être tirées de mon exposé (écourté à cause du refroidissement dont j'étais atteint) et du débat qui a suivi:
— la première, c'est que notre indépendance doit être totale: ce que les nationalistes irlandais ont voulu pour l'Irlande, il faut que nous le voulions pour la Savoie. Notre indépendance doit être totale: politique, sociale, économique, culturelle. Il faut poser le combat contre l'État français en termes de combat de civilisation. Contre la civilisation dite française (celle que l'État français promeut), une civilisation de soumission, nous prônons la civilisation alpine, la civilisation de la liberté.
— le deuxième enseignement de ce débat, c'est le danger de la militarisation de la lutte de libération nationale. C'est un problème qui s'est posé aux Irlandais, mais sans doute les Irlandais n'ont-ils pas été les maîtres de leur destin sur ce point. C'est un problème que certains ont voulu poser à la Ligue savoisienne, autant que je sache, mais la militarisation de la lutte de libération nationale n'est pas une bonne chose! Nous l'avons vu dans les pays du Tiers-Monde également, où, lorsque la libération nationale est obtenue par les armes, elle débouche sur la dictature militaire...
En Irlande, la libération nationale, qui a été partielle, a débouché sur la guerre civile, une guerre civile dont les Irlandais ne sont toujours pas sortis: vous connaissez les évènements d'Irlande du Nord, qui se sont clos pour le moment, et très provisoirement, par un accord bancal entre la partie catholique et la partie protestante.
 
L'Europe, fille des Lumières.

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Ensuite, notre ami Guiu Sobiela-Caanitz a abordé le problème des sources et des racines de l'Europe. Indiscutablement, c'est à travers la naissance de l'individualité et de la raison individuelle que l'Europe s'est forgée.
Mais nous avons fait état d'une tension entre, d'une part, le besoin de s'identifier à une communauté et, d'autre part, les nécessités de la liberté individuelle.
Je crois que Sobiela-Caanitz a eu le dernier mot lorsqu'il nous a dit (et c'est une chose que nous avons bien évidemment approuvée) que cette tension entre le besoin de communauté et la nécessité d'une liberté individuelle trouve sa solution dans le fédéralisme.
 
Le projet de Constitution pour l'Europe.
À propos de la Constitution européenne, le débat, qui a été très ouvert, a mis à jour, bien sûr, toutes les faiblesses de la construction européenne telle qu'elle se manifeste notamment à travers le projet de Constitution qui est soumis à la ratification des États membres.
Mais la conclusion est la suivante: quelles que soient les critiques tout à fait légitimes que l'on peut émettre à l'égard de la construction européenne (et il est vrai que sur certains aspects on dira que la technocratie bruxelloise présente beaucoup de traits communs avec la technocratie parisienne!) on doit retenir le fait que l'on ne pourra mettre en cause les structures de l'État français qu'à travers cette construction européenne. Si une chance nous est offerte, ce n'est évidemment pas la voie de la libération nationale par les armes, cette chance passe indiscutablement à travers les institutions européennes. Nous devons probablement aller dans ce sens, pousser le plus loin possible, afin que, grâce à l'Europe, nous puissions recouvrer nos droits nationaux.
 
La candidature de la Turquie.
 

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Monsieur Jules Mardirossian, président du CEDIA (Centre d'Études, de Documentation et d'Information Arméniennes), nous a fait ensuite l'amitié de nous parler de la question arménienne, mais aussi de la question turque.
La question arménienne, c'est bien évidemment celle du génocide des Arméniens, que les Turcs se refusent aujourd'hui plus que jamais à reconnaître. À travers ce refus de reconnaissance, manifesté par les autorités turques et par l'ensemble des sensibilités politiques turques, se pose le problème de la Turquie. Qu'est-ce que la Turquie? Et pourquoi devrions-nous admettre au sein de l'Europe un État tel que la Turquie, dont je rappelle que seulement 5% de son territoire se situe en Europe?
M. Mardirossian a insisté sur le fait que la société turque est une société violente, beaucoup plus violente que bien d'autres sociétés musulmanes. Nous avons conclu que cette violence se situe en grande partie dans le fait que l'État turc, fondé par Mustafa Kemal, refuse de reconnaître les différences qui existent au sein du peuple turc. Rappelons que 20% des citoyens turcs sont kurdes, 20% sont des musulmans orthodoxes qui appartiennent au culte Halévi, 20% sont des descendants de réfugiés musulmans issus des Balkans et du Caucase, et finalement l'ethnie turque, celle dont Mustafa Kemal et ses successeurs prétendent qu'elle représente la totalité, l'unanimité même du peuple turc, ne constitue que 40 à 50% du total des citoyens turcs.
C'est ce régime, quelle que soit la couleur politique de ses dirigeants, qui est l'héritier des Jeunes Turcs (les auteurs du génocide), l'héritier de Mustafa Kemal (qui a poursuivi et achevé ce génocide), mais aussi l'héritier de la pensée française, à travers une conception unitariste, une conception centralisatrice de l'État, une conception qui nie les identités, une conception qui nie les libertés locales.
Cet État, nous avons décidé (au cours de ce débat, car naturellement, c'est à vous de trancher) que son entrée au sein de l'Union européenne représente un danger.
À l'occasion de ce débat s'est posé le problème de l'islam, et de la gestion de l'islam en Europe et même en Savoie. Il ne faut pas se cacher le fait que la présence de l'islam pose un problème. Monsieur Mardirossian a précisé une chose importante: ce n'est pas tant l'islam en lui-même qui pose un problème, que son instrumentalisation par certaines minorités radicales, éventuellement par certaines bandes de banlieues. C'est cette instrumentalisation qui représente un danger croissant au sein de l'Europe et aussi en Savoie, je crois que nous aurons l'occasion d'en reparler.
Bien sûr nous ne sommes pas nécessairement tous d'accord sur ce qu'est l'islam réellement, mais à la limite peu importe! C'est un débat intellectuel. Ce qui importe, c'est de voir qu'à travers l'islam, c'est aussi la présence de populations venues d'outre-Méditerranée qui commence à poser problème pour notre identité, pour la survie même de l'Europe et de la Savoie.
Interventions des juristes savoisiens.

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Ce matin nous avons abordé deux sujets, très bien explorés par mon confrère Denis Brunet et par Me. Tissot-Dupont, deux sujets qui entraient en parfaite résonance avec les débats qui avaient eu lieu la veille.
Samedi, en effet, nous avons parlé de ce qui constitue la réalité de l'État français, un État qui se prétend une république et qui n'est pas une république! Un État qui, indiscutablement, est l'héritier de la monarchie absolue.
La démonstration de Me. Brunet sur l'inquisition fiscale, sur les incohérences fiscales, met bien à jour cet héritage absolutiste de l'État français.
Le deuxième exposé, je l'avoue, m'a inquiété: n'habitant pas en Savoie, je ne suis pas bien au courant du problème de logement qui s'y pose. Me. Tissot-Dupont a bien posé la nécessité d'une refonte totale du système fiscal, qui nous a été imposé et auquel nous voulons substituer, bien sûr, un système fiscal savoisien.
Conclusion.
Ces deux journées de débat nous ont permis de préciser notre démarche. Un terme gaélique pourrait permettre de l'illustrer. Le principal parti nationaliste irlandais s'appelle Sinn Fein. La traduction exacte de Sinn Fein en français, c'est "nous-mêmes". J'ai été souvent choqué par le fait qu'un certain nombre de commentateurs traduisent Sinn Fein par "nous seuls". Or la traduction exacte de Sinn Fein, c'est "nous-mêmes".
Que signifie Sinn Fein? Il signifie: nous voulons être nous-mêmes, chez nous, maîtres de notre destin, maîtres chez nous; Pas nous seuls! Pas nous sans les autres! Pas nous contre les autres! Non, nous à côté des autres, nous avec les autres, nous pour les autres, mais nous voulons être maîtres chez nous!
Le deuxième enseignement qu'on peut tirer de cette journée et demie de débats, c'est , je vous l'avais dit, la définition de l'ennemi. L'ennemi, il apparaît clairement à travers la définition que nous avons approchée, c'est l'État français. Ce n'est pas le peuple français dans sa diversité, une diversité à laquelle nous sommes, bon gré mal gré, partie prenante depuis 1860. Ce n'est pas l'histoire du peuple français, une histoire de révoltes continues contre l'État qui veut asservir, contre l'État qui veut détruire, contre l'État qui veut soumettre. Notre ennemi, indiscutablement, c'est l'État français.
Au bout de tous ces débats, nous aurons parfaitement clarifié, sur ce point et sur bien d'autres, la position de la Ligue savoisienne.
Th. M.
 
 
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Les résultats de la consultation des adhérents.
Les adhérents de la Ligue savoisienne avaient la possibilité, lors du Congrès de Bourg Saint-Maurice, de se prononcer sur deux questions d'actualité en déposant leurs bulletins dans deux urnes placées à l'accueil de la salle des débats. Voici les résultats:
Constitution de l'Union européenne.
Votes exprimés: 262
Pour la ratification: 212 (81%)
Contre la ratification: (16%
Ne se prononcent pas: 8 (3%)
Candidature de la Turquie.
Votes exprimés: 275
Pour l'acceptation de la candidature: 4 (1,5%)
Contre l'acceptation de la candidature: 265 (96,5%)
Ne se prononcent pas: 6 (2%)
Environ 8% des bulletins portaient un vote "contre" assorti d'observations. Le sens de ces votes est un "non sauf si...". Pour ces Savoisiens, la candidature de la Turquie n'est pas exclue par principe, mais ne pourra être acceptée que le jour où la Turquie se sera mise réellement en conformité avec les standards européens de respect des Droits de l'Homme, notamment:
- en respectant ses minorités, le peuple kurde en particulier;
- en abandonnant la dictature et en optant pour la démocratie;
- en reconnaissant le génocide des Arméniens.
Délimitation de la Tarentaise.
Les adhérents des cantons de Beaufort, Albertville-nord et Albertville-sud pouvaient aussi se prononcer sur un redécoupage incorporant ces trois cantons dans la province de Tarentaise.
Résultat: 10 pour, 1 contre et 1 vote blanc.
Le Conseil des Provinces enregistrera cette modification.
————————————
Les Comités de Provinces élus au Congrès.
Chablais.
Chancelier: Jean JACQUIER
Vice-chancelier: Pierre OTTIN-PECCHIO
Trésorier: Dominique BONDAZ
Suppléants: Magalie BOUVAREL
Sylvie CADDOUX
Simon JACQUIER
Membres: Alain PITTARD
Jean-Claude GROS
Edith PAOLY
Philippe DECONCHE
Denis MOCELLIN
Alain FAYARD
Faucigny.
Chancelier: Gilles ROSSET
Vice-chancelier: Alain BURTIN
Trésorier: Jo DUPRAZ
Suppléants: Anne-Marie ROSSET
Raymond LALLIARD
Gérald CALMUS
Membres: Marie-Thérèse BÉNÉ
Philippe BÉNÉ
Pierre BORREL
Christian DEVILLAZ
Thierry BÉNÉ
Edmond SONNEVILLE
Genevois.
Chancelier: Evelyne ANTHOINE
Vice-chancelier: Bernard BOUVIER
Trésorier: Jean-Claude BUFFIN
Suppléants: Sophie MATRAT
Paul GIRARD
Michel JAZARGUER
Membres: Bernard FAUVELAIS
Bruno BEAUQUIS
Thierry DUPASSIEUX
Anne-Marie PRUNIER
Olga-Maria VERGAIN
Andrée BALTHAZARD
Savoie Ducale.
Après l'élection d'une liste présentée par ordre alphabétique,
le Comité a attribué les fonctions suivantes:
Chancelier: Michel VIBERT
Vice-chancelier: Claudette MURAZ
Trésorier: Claudette ABRY
Suppléants: Guy MAISON
Marie ANDRIAN
Christian MOREL
Membres: Marc VIROT
Gilbert CHAMONAL
Jean-Luc EVREUX
Jacky GURRET
Jean-Pierre VIGUET-CARRIN
Claude GERVAIS
Tarentaise.
Chancelier: Gérald WOJTAL-AILLAUD
Vice-chancelier: Georges MONDEL
Trésorier: Daniel GLATIGNY
Suppléant: Louis LOMBARD
Membres: Julien GAIDET
Jean-Jacques RUFFIER
Jacky BOSIO
Gilbert CULLET
Louis BÉGUIN
Maurienne.
Chancelier: Albert PRALLET
Vice-chancelier: Jean BLANC
Trésorier: Henriette VILLETON
Suppléant: Germain VIALLET
Membres: Jean-Noël DAMEVIN
Éric GARADIER
Éric MONTAGNON
 
J'ai lu sur l'invitation au Congrès que la Savoie, au cours de son histoire, est tombée huit fois, et qu'elle s'est relevée sept fois. À chaque fois, elle s'est relevée grâce à l'Europe! Alors, ce qui a marché sept fois, pourquoi ça ne marcherait pas une huitième fois?
Albert Prallet, intervention au 9e. Congrès.

 

3 _ 1 La vie de Joseph de Maistre.

Pour faire suite à l'article de Gérard Vallet, "Joseph de Maistre, écrivain savoisien", paru dans le n°71 de L'Écho de Savoie (avril-mai 2004, pages 6 et 7), nous publions de larges extraits d'un ouvrage devenu introuvable: la biographie de Joseph de Maistre par François Vermale, parue en 1927 dans les Mémoires et Documents de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.
Livre III: La deuxième émigration.
(suite)
Chapitre III: J. de Maistre correspondant à Lausanne du Ministère des Affaires étrangères de Turin (1793-1797). Les Considérations sur la France (1797).
(suite)
Tandis que ces évènements avaient lieu sur les frontières de la monarchie sarde, d'autres évènements surprenants se passaient à Paris. Hérault de Séchelles et Philibert Simond y étaient guillotinés les 5 et 10 avril 1794. Cette chute inouïe d'hommes, frappés en plein prestige et force, provoqua les méditations de J. de Maistre. De façon définitive, il cessa d'envisager les évènements de l'histoire contemporaine du point de vue terre à terre qui était cher à Mallet du Pan. Après mai 1794, J. de Maistre chercha toujours une explication aux évènements politiques qui se produisaient autour de lui, du point de vue divin. À cette date, il formulait déjà sa théorie célèbre du gouvernement temporel de la Providence. (...)
***
À partir de ce mois de mai 1794, l'explication des évènements politiques par le Providentialisme et la théorie de la Réversibilité des Peines, c'est ce qui va faire la profonde originalité de J. de Maistre écrivain, le succès de nouveauté de ses écrits. Le XVIIIe. siècle était habitué, en histoire, à la philosophie prosaïque des enchaînements de faits mis à la mode par Voltaire. Avec le Providentialisme de J. de Maistre, c'était la philosophie de l'histoire à la Bossuet, comme un écho de cette grande voix qui se faisait à nouveau entendre au moment où les chutes d'empires, naguère puissants, s'annonçaient! (...)
***
En août 1794, J. de Maistre s'éleva de plus en plus violemment contre les partisans des Autrichiens à la Cour de Turin. En cela il était du même avis que la plupart des nobles savoisiens qui servaient dans l'armée sarde, en particulier de son ami Henri Costa. (...)
Quand il écrivait à Turin des lettres au comte d'Hauteville sur les affaires de France, J. de Maistre ne dissimulait ni son austrophobie, ni sa francophilie. Il arriva que tout cela provoqua une heureuse aventure. Victor-Amédée III étant tombé gravement malade en octobre 1794, le prince de Piémont, écarté jusque là de la direction des affaires, commença à se mettre au courant en vue de son accession prochaine au trône. Il prit connaissance des rapports des agents résidant à l'étranger. Ce prince était austrophobe et, par sa femme, très francophile. Les rapports de J. de Maistre plurent. Du jour au lendemain, J. de Maistre, qui n'avait connu à Turin jusque là qu'une demi-disgrâce, jouit de la faveur royale. (...)
Dès lors un changement notable se produisit dans la situation matérielle de J. de Maistre. Le 27 décembre, le comte d'Hauteville l'avisait qu'il pouvait "prendre sans difficulté l'argent dont il avait besoin chez MM. Portaz et Cenys qui en reçoivent par le même courrier". (...)
***
La maladie du roi de Sardaigne, Victor-Amédée III, ne fut qu'une lente agonie. Il ne mourut qu'en octobre 1796. Pendant ce temps des événements importants survenaient en Europe. La Révolution reculait en France. À la réaction thermidorienne succédait la Terreur Blanche, à cette période de massacre des révolutionnaires par les royalistes assoiffés de vengeance succédait la période du Directoire avec ses scandales, ses tripotages, ses désordres. Mais, tandis que la Révolution s'enfonçait de plus en plus comme dans la vase d'un marais putride, ses armées remportaient des succès éblouissants à l'extérieur. La Hollande fut conquise en plein hiver (février 1795). Devant ces succès constants, la Prusse abandonna la cause des Rois et se rapprocha de la Révolution avec laquelle elle signa le traité de Bâle (15 avril 1795). Peu après, les émigrés ayant tenté un débarquement dans la presqu'île de Quiberon, leur armée fut détruite.
Ces victoires renouvelées alarmèrent J. de Maistre d'autant plus vivement que le gouvernement de son Roi lui paraissait plus faible. Le 26 août il jette un cri d'alarme. Il annonce des préparatifs d'une offensive française contre le Piémont à Vignet des Étoles. "M. de Trévor (qui passait l'été à Lausanne quoique ambassadeur d'Angleterre à Turin) reçoit de Paris les mêmes nouvelles que je reçois de Savoie et de Genève. On veut absolument faire un nouvel et dernier effort contre le roi de Sardaigne. Dieu veuille que nous nous tirions de là. Dans l'état de choses 600 hommes prendraient le duché d'Aoste; il n'y a, au pied de la lettre, point d'autorité. Trois ou quatre officiers se disputent le commandement, et ne sont occupés, du matin au soir, qu'à se contrarier. Sans un général unique qui absorbe toute la puissance, il n'y aura pas trop moyen de se tirer d'affaires; mais j'espère qu'on y pourvoira..." Sinon ce seront de "nouveaux malheurs" et "peut-être l'écroulement général". Prédiction qui devait se réaliser avant la mort du roi Victor-Amédée III!
Cette catastrophe que J. de Maistre prévoyait, il enrage qu'à Turin on ne fasse rien pour la prévenir. Le remède cependant serait facile: "Il ne faut point de révolution pour réformer tout cela: il faut écouter les gens qui savent la politique". J. de Maistre regrettait de n'avoir pas en mains la puissance ministérielle afin de pouvoir mieux servir la royauté et la sauver. Il se sentait de taille pour ce rôle. Pourquoi faut-il qu'à Turin on l'ait écarté systématiquement des grandes charges de l'État? C'est justement parce qu'il n'était pas souple qu'on aurait dû lui confier des postes difficiles. À force de lui prêcher la modération, on l'a abêti. On aurait dû lui laisser faire les esclandres qu'il voulait causer, lui laisser casser les vitres. Il répétait à Vignet des Étoles: "Il faut écouter les gens qui savent la politique, et ne pas les traiter de mauvaises têtes (à commencer par vous) lorsqu'ils montrent très respectueusement, du bout du doigt, l'abîme où l'on court". ( ... )
Les premiers jours d'avril 1796, le jeune général Bonaparte, à la tête de l'armée d'Italie, prenait l'offensive. En dix jours elle remportait une série de victoires foudroyantes, elle s'avançait sur la route de Turin, lorsque Victor-Amédée III demanda la paix, signa l'armistice de Cherasco, puis le traité de Paris (5 mai 1796).
L'article 5 de ce traité permettait au roi de Sardaigne de conserver à son service les nobles savoisiens qui avaient des grades dans ses armées ou dans ses administrations, mais il était obligé de laisser vendre leurs biens comme biens nationaux en Savoie.
Le 30 avril, J. de Maistre inscrivait dans ses Carnets: "Samedi 30. Terribles nouvelles d'Italie arrivées aujourd'hui. Tout paraissant perdu pour moi, n'ayant plus ni patrie, ni fortune, ni même un souverain, à proprement parler, j'ai fait graver autour de mes armoiries, qui portent des fleurs de soucis, la devise: Fors l'honneur, nul souci. Je n'ai plus que cette devise à léguer à mes enfants. C'est à eux de ne pas répudier l'hoirie".
***
J. de Maistre ne se laissa pas abattre longtemps par ce nouveau malheur. La lutte pour ses droits de propriétaire le soutint. Il se dit que ses biens de Savoie étaient confisqués, mais qu'il pouvait peut-être les sauver en chicanant. Dès le 10 mai, il envoyait à Vignet des Étoles un Mémoire sur les Émigrés savoisiens. Le 19 juin, il adressait à Barthélémy, l'ambassadeur de France à Berne, un Mémoire sur la restitution de ses biens de Savoie. Le 24 juillet, il constituait avocat à Paris, afin de défendre, auprès du ministre de la justice, la théorie juridique en vertu de laquelle il concluait que ses biens ne pouvaient être vendus. Il ne s'en tint pas là: il s'adressa à M. Dupont, membre du Conseil des Anciens, et à M. Suard, homme de lettres, pour qu'ils veuillent bien appuyer de leur autorité ses requêtes.
***
Le 23 octobre 1796, Victor-Amédée III étant mort, son successeur appelait J. de Maistre auprès de lui avec une pension de 2000 livres (28 janvier 1797). ( ... )
28 février: "Je suis parti de Lausanne le mardi après-midi, laissant ma femme et mes enfants sans savoir quand nous pourrons nous rejoindre!"
***
De Russie, J. de Maistre écrira plus tard à ses amis de Lausanne: "Jamais je ne me vois en grande parure au milieu de toute la pompe asiatique, sans songer à mes bas gris de Lausanne et à cette lanterne avec laquelle j'allais vous voir à Cour. Délicieux salon de Cour! C'est celui qui me manque ici. Après que j'ai bien fatigué mes chevaux le long de ces belles rues, si je pouvais trouver l'Amitié en pantoufles, et raisonner en pantoufles avec elle, il ne me manquerait rien. Quand vous avez la bonté de dire avec le digne ami: "Quels souvenirs! Quels regrets!", prêtez l'oreille, vous entendrez l'écho de la Néva qui répète: "Quels souvenirs! Quels regrets!"
***
(...)
***
Tandis que J. de Maistre procédait à Lausanne à un examen sévère de ses idées politiques, en Suisse, des voix autorisées s'élevaient pour demander à l'Angleterre et aux autres puissances coalisées, la paix. Mme. de Staël, qui vivait au château de Mézery en fin 1794, publia des Réflexions sur la Paix, qu'imprima le chevalier de Pange dont elle était passionnément éprise et dont elle reflétait les idées politiques.
En mai 1795, Mme. de Staël quittait Mézery pour Paris où elle ouvrait un Salon qui devint rapidement célèbre et où elle prêchait ouvertement le ralliement des royalistes au gouvernement du Directoire (3 novembre 1795). Un vent favorable à l'oubli d'un passé sanglant souffla, jusque parmi les émigrés et les prêtres réfractaires non encore rentrés. À Lausanne, J. de Maistre et M. de Thiollaz s'opposèrent au mouvement dit des prêtres soumissionnaires, qui, en France et surtout à Paris, avait pris une assez grande extension. Pourquoi ne pas se rallier à la Révolution, disait l'abbé Vuarin? L'Église ne s'était-elle pas ralliée aux barbares vainqueurs pour mieux les conquérir? De Lausanne des ordres vinrent impératifs, condamnant le ralliement. Il n'y eut pas de prêtres soumissionnaires dans le département du Mont-Blanc. Bien au contraire, Mgr. Panisset, évêque constitutionnel du dit département, fut enlevé par les réfractaires à Annecy, et conduit à Lausanne. Là, il signa une formule de rétractation qui était l'œuvre de J. de Maistre et qui contenait les principes du plus pur ultramontanisme. Panisset déclarait: "Réduit à l'état de pénitent, je demande pardon à la religion sainte de Jésus-Christ que j'ai outragé, à l'Église contre laquelle je me suis indignement élevé, au Souverain Pontife dont j'ai méprisé l'autorité... Église romaine! Siège de Saint Pierre, qui possédez dans ses successeurs la primauté d'honneur et de juridiction, Église, maîtresse des autres Églises, gardienne de la foi, centre indéfectible de l'Unité... recevez le malheureux qui s'était éloigné de vous avec tant d'éclat!"
Mme. de Staël, l'apôtre du ralliement, ayant été obligée de quitter la France et de se retirer à nouveau au château de Coppet, se consolait, en mars 1796, du mariage du chevalier de Pange en écrivant le livre "des Passions", tandis que son nouvel ami, Benjamin Constant, écrivait sur la République... J. de Maistre était très au courant de ce qui se passait à Coppet. Il n'était pas sans faire un doigt de cour à la fille de Necker. Il ne vit pas sans jalousie, avec tout un groupe d'autres admirateurs, les faveurs marquées qu'elle accorda à cette époque à Benjamin Constant. Quand parut la brochure de ce dernier, intitulée "De la force du Gouvernement actuel et de la nécessité de s'y rallier", J. de Maistre résolut d'écraser ce "polisson" de Benjamin Constant. En hâte il composa, avec des matériaux empruntés à son Traité sur la souveraineté populaire, les "Considérations sur la France". C'était, sur le plan du "Contrat social", mais violemment éclairé par sa philosophie de l'histoire à la Bossuet, le manuel contre-révolutionnaire et anti-rousseauiste le plus parfait. Quand son manuscrit fut prêt, J. de Maistre l'envoya à l'éditeur royaliste Fauche-Borel, qui l'imprima à Neuchâtel, puis le publia au commencement de 1797. À Lausanne, Mme. de Charrière, amie dédaignée par Benjamin Constant, se réjouit après la lecture des Considérations, que J. de Maistre ait écrasé le nouvel ami de Mme. de Staël. Elle devina que Benjamin Constant en souffrirait dans son amour-propre d'auteur. Sans le vouloir, J. de Maistre l'avait vengée. C'est le dernier écho de Lausanne. Recueillons-le.
***
Au fond, les conséquences de cette polémique de Lausanne, J. de Maistre ne les réalisa pas toutes sur-le-champ. Six mois après son départ de cette cité hospitalière, réfléchissant encore aux personnalités qui avaient osé prêcher avec cynisme le ralliement à la Révolution, il eut une nouvelle et brusque illumination. Mme. de Staël était protestante, Benjamin Constant était protestant. Qui avait soutenu en France la Révolution, sinon les protestants? L'individualité la plus représentative à cet égard, n'était-ce pas Rabaut-Saint-Étienne, ce pasteur devenu conventionnel, après avoir été un flagorneur de Louis XVI? Pour la première fois, J. de Maistre, qui jusque là avait affecté d'être en bonnes relations avec les protestants, entrevit que la Révolution française n'était que la suite et la conséquence de la Réforme du XVIe. siècle. Si, au point de vue social et politique, il y avait eu effondrement d'un monde ancien, au XVIlle. siècle, cela n'avait été possible que parce qu'il avait été précédé d'un effondrement religieux, celui provoqué par la Réforme.
Cette vue historique qui nous paraît assez banale aujourd'hui, à nous qui avons vu, au XIXe. siècle, Edgard Quinet et le laïcisme se glorifier de cette filiation entre la Révolution de 1789 et la Réforme, constituait, en 1797, une intuition géniale. J. de Maistre en fut bouleversé. En septembre de cette année, il portait dans ses Carnets: "Il s'est fait en moi un changement extraordinaire: d'anciens goûts se fortifient, des idées vagues prennent de l'assiette, des conjectures se tournent en certitudes; aujourd'hui 18 septembre, je commence un ouvrage dont je ne connais pas encore le titre".
Ce furent les Réflexions sur le Protestantisme. L'ouvrage resta en portefeuille, mais, néanmoins, il agit sur la politique que J. de Maistre devait conseiller aux souverains de suivre à l'égard du calvinisme. Comme on le voit, le séjour de J. de Maistre a eu une importance capitale dans sa vie. Ce sont ses "Charmettes" à lui. C'est à Lausanne qu'il arma formidablement son cerveau.
(à suivre)

France: la grande braderie continue (suite).
4 _ 1 Et maintenant, les ventes d'immeubles!
Le Pays des Droits de l'Homme a de plus en plus de difficulté à assurer ses fins de mois. Il accélère donc les ventes d'actifs pour faire face à ses échéances.
Jean-Pierre Raffarin l'avait annoncé dès 2002: l'État cherche à vendre une partie de son patrimoine immobilier. Encore fallait-il le connaître! L'inventaire aura mis plus deux ans à arriver sur les bureaux, et devrait être prêt à la fin de cette année. Les ventes elles-mêmes, commencées timidement en 2004, vont s'intensifier en 2005 et au cours des années suivantes. Elles pourront se faire de gré à gré, et non plus seulement aux enchères. L'État français espère en retirer près d'un milliard d'euros fin 2005, soit un millième seulement de sa dette cumulée...
Les immeubles ne suffiront pas à sauver la France de la faillite, mais une première liste des biens mis en vente a été rendue publique le 18 novembre par le secrétaire d'État au Budget, M. Dominique Bussereau. Elle comporte des bureaux, les anciens locaux de l'ENA, des postes de police, des perceptions, et même les anciens Thermes nationaux d'Aix en Savoie.
Monsieur Michel, directeur des Thermes d'Aix, contacté par L'Écho de Savoie, se déclare "rassuré" par cette annonce parisienne, car la question de la propriété des bâtiments se pose depuis longtemps à Aix. Les Thermes conserveront le bâtiment Pellegrini, antérieur à l'annexion, et la partie nord du bâtiment Pétriaux: les travaux de rénovation devraient commencer en 2005. Le reste du bâtiment Pétriaux sera vendu à la ville d'Aix, qui souhaite y installer une bibliothèque, un musée, une école d'esthéticiennes, l'office du tourisme, les services sociaux municipaux, et y maintenir un gymnase déjà loué.
Le Directeur des Thermes se réjouit, mais le prix de la vente de ses surfaces bâties entrera directement dans la caisse du ministère des Finances, il n'en verra pas la couleur! Il ne pourra que s'économiser les frais de l'entretien des bâtiments...
Revenons au programme de ventes d'immeubles de l'État: son produit s'évaporera dans l'incendie des finances publiques...
Et si la France vendait la Savoie?
4 _ 2 Dire, c'est bien... Faire, c'est mieux!
Sous ce titre inspiré du regretté Bourvil, le SOE (Syndicat Occitan de l'Éducation, auquel sont affiliés quelques enseignants de langue savoyarde) appelle ses adhérents à mettre Michel Barnier et Jacques Chirac face à leurs contradictions. Il cite deux grandes envolées "francophoniques", gargarismes communs aux gouvernants français:
"La question linguistique en Europe n'est pas une question pratique ou secondaire, elle est une question fondamentale. Le combat pour la diversité en Europe est avant tout un combat bien naturellement pour la diversité des langues". Michel Barnier, Paris, septembre 2004.
"Une langue qui disparaît, c'est une richesse qui disparaît et c'est dramatique. (...) Chaque fois qu'une culture disparaît, qu'une langue disparaît, c'est la culture du monde qui s'affaiblit. Et cela c'est très dangereux, d'où l'importance de la diversité culturelle, et du respect de la diversité culturelle. (...) C'est vrai que si nous arrivions dans un monde où il y aurait une seule langue, cela voudrait dire une seule culture. Et tout le reste disparaîtrait, ce qui serait une véritable catastrophe écologique". Jacques Chirac, Hanoï, 7 octobre 2004.
Prenant au mot les grands commis-voyageurs de la France, les enseignants du SOE disent "Oui à la diversité culturelle en France!" et demandent "au Président de la République française et à son gouvernement d'appliquer à l'intérieur des frontières de la France les discours qu'ils tiennent à l'extérieur ou devant des auditoires étrangers".
Les braves gens! C'est vrai qu'ils ont du mal à comprendre que le Pays des Droits de l'Homme et de la Diversité culturelle ne cesse de défendre le français face à l'anglais dans le monde entier, tout en finissant d'éradiquer les "langues de France" (occitan, bretons, corse, basque, allemand, catalan, flamand, savoyard, et toutes les langues de l'outre-mer) à l'intérieur. Ces enseignants narquois et vindicatifs ne sont pas encore de bons républicains!
4 _ 3 Joyeux Noël monsieur Chardon!

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Toujours jeune, pas un seul cheveu blanc malgré tant de soucis, le très chiraquien Rémy Chardon est PDG de la SAPRR, la société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône, maison mère de l'AREA qui a absorbé la SFTRF et ATMB, concessionnaires des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus.
Le 24 mars 1999, lors de l'incendie catastrophique du tunnel du Mont-Blanc, monsieur Chardon présidait ATMB. Le procès de la catastrophe devrait avoir lieu en 2005.
Cela n'empêche nullement le PDG Chardon de faire l'article pour l'achat des actions SAPRR mises sur le marché. Dans une brochure envoyée aux employés des autoroutes, il co-signe avec Gilbert Santel (président d'AREA) un message qui commence ainsi:
"En plus de quarante années, Autoroutes Paris-Rhin-Rhône et AREA ont construit, aménagé, exploité un réseau d'autoroutes qui offre à ses clients un niveau de sécurité et de confort dont vous pouvez tous être fiers".
Nous nous permettons de proposer à monsieur Chardon un slogan: "Avec SAPRR, mourez confortablement en toute sécurité!"

5 _ 1 La Savoie à Bruxelles.
 
La Savoie était représentée par Thierry Dupassieux (MRS) et Patrice Abeille (Ligue savoisienne) à la première assemblée générale (8 et 9 novembre 2004) de l'Alliance Libre Européenne, refondée en mars dernier à Barcelone en tant que parti politique européen.
L'Alliance Libre Européenne est une fédération de 27 partis membres et 4 partis observateurs, représentant 29 nations sans État de l'Union européenne.
L'ALE est représentée au Parlement européen par cinq députés: Ian Hughton (SNP, Écosse), Alyn Smith (SNP, Écosse), Jill Evans (Plaid Cymru, Pays de Galles), Bernat Joan (ERC, Pays Catalans) et Tatyana Zdanoka (Parti des Droits de l'Homme, Lettonie).
L'assemblée générale de novembre a entendu des représentants de la minorité kurde de Turquie, faisant le point sur les graves violations des Droits Humains que l'État turc persiste à infliger à ce peuple.
Sur proposition de la Ligue savoisienne, l'ALE va poser sa candidature pour adhérer à l'UNPO (Unrepresented Nations' and Peoples' Organisation) qui défend les droits (notamment le droit à l'autodétermination ) des nations sans État du monde entier.
 
5 _ 2 Petites annonces savoisiennes.
(insertion gratuite pour nos abonnés)
- Recherche: Collectionneur, avec plus de 300 postes TSF de 1920 à 1950, je recherche toujours à augmenter mon stock, soit en don soit en achetant, en vue d'ouvrir un musée de la radio à Habère-Lullin. <decroux.bernard@wanadoo.fr> tel. 06 80 40 54 83
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- Carte historique de la Savoie en 1856, éditée sur papier glacé 70X50cm. 3 euros la copie. tel 0450 43 33 95.
 
5 _ 3 Les rendez-vous savoisiens.
dimanche 5 décembre à Thonon (Chablais): Foire de la Saint-André (stand de L'Écho de Savoie).
 
samedi 19 février 2005: Fête nationale de la Savoie
à Annecy le Vieux, Espace Rencontre (39 route de Thônes)
Par lettres patentes données au château de Montluel en Bresse, et promulguées à Chambéry le 19 février 1416, Sigismond de Luxembourg, alors Empereur du Saint Empire Romain Germanique, conféra à Amédée VIII et à ses successeurs à perpétuité le titre de Duc de Savoie, qui remplaça pour eux celui de Comte. Amédée VIII devenait ainsi Prince du Saint Empire, et la Savoie, pleinement souveraine, un État européen à part entière.
L’anniversaire du couronnement d’Amédée VIII est reconnu comme seule fête nationale de la Savoie.
 
Banquet, animation musicale, discours: une journée complète et très conviviale. Ne la manquez pas!
Participation: 25€ par personne. Menu enfant (jusqu'à 12 ans): 10€
Réservations auprès de l'Amicale Marguerite Frichelet, 2 avenue de la Mavéria, 74940 Annecy le Vieux. Les cartes d'entrée vous seront envoyées par la Poste à réception de votre chèque.