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- Echo de Savoie n°77 (décembre 2004)
- A - Sommaire :
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- 1 La Une
- 1-1 les13 et 14 novembre 2004 à Bourg Saint-Maurice: Le Congrès de l'excellence!
- 2 Le 9ème Congrès
- 2-1 La
résistance au changement est notre véritable ennemi!" Extraits de
l'allocution prononcée par Jean de Pingon,
- La France est
toujours un pays étranger.
- La résistance au
changement.
- Tenir et maintenir!
- 2-2
Solidarité
savoisienne (Extraits du discours prononcé par
Guy Martin)
- 2-3 Les débats du Congrès.
L'Irlande, modèle ou contre-exemple pour les Savoisiens?
L'Europe, fille des Lumières.
Le projet de Constitution pour l'Europe.
La candidature de la Turquie.
Interventions des juristes savoisiens.
Conclusion.
- 3 Joseph de Maistre, écrivain
savoisien (suite)
- 3-1 La vie de Joseph de Maistre.
4
Actualité France: la
grande braderie continue (suite).
4-1 Et
maintenant, les ventes d'immeubles!
- 4-2 Dire,
c'est bien... Faire, c'est mieux!
- 4-3 Joyeux
Noël monsieur Chardon!
- 5 Echos de le Ligue
- 5 _ 1 La
Savoie à Bruxelles.
- 5 _ 2 Petites
annonces savoisiennes.
- 5 _ 3 Les
rendez-vous savoisiens.
-
- B
- Dossiers :
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1 _ 1 13
et 14 novembre 2004 à Bourg Saint-Maurice:
- Le Congrès de l'excellence!
- À en juger par l'étonnement, sincère ou feint, des journalistes présents, nos
adversaires politiques s'étaient persuadés que la Ligue savoisienne ne survivrait pas à
sa mise à l'écart des élections régionales par le nouveau mode de scrutin imposé en
2004. Certains, peut-être même la plupart, auraient voulu voir publier son avis de
décès...
- Et pourtant les Savoisiens sont là, et ils ont fait de leur neuvième Congrès à Bourg
Saint-Maurice une démonstration d'excellence!
- Excellence dans l'organisation, encore une fois, mais c'est depuis longtemps une
habitude: une forte équipe de bénévoles, sous la supervision de notre trésorière
Sophie Matrat et de notre secrétaire administrative Evelyne Anthoine, a su accueillir,
loger, restaurer les congressistes, et les renseigner à tout instant. Sur de nombreux
stands, les Savoisiens pouvaient s'informer (auprès des Jeunes Savoisiens, de l'Union
Santé Contre les Pollutions, etc.), apprécier des productions régionales, déposer leur
vote sur les questions soumises à leur appréciation (Constitution de l'Union
européenne, candidature de la Turquie), participer à l'élection du Comité de leur
Province.
- Excellence du Chancelier de Tarentaise, Georges Mondel, l'hôte de ce Congrès, qui fut
pendant ces deux jours un parfait régisseur de la tribune. Excellence de Guy Martin,
l'âme des Savoisiens de Bourg Saint-Maurice, qui sut galvaniser, avec des mots simples et
directs, l'assemblée de clôture du Congrès.
- Excellence encore jamais atteinte dans la teneur et la qualité des débats, dans la
compétence des intervenants. Quelle organisation politique en Savoie, si ce n'est la
Ligue savoisienne, serait capable de réunir, sur deux jours, des compétences égales à
celles de Me. Thierry Mudry, Guiu Sobiela-Caanitz, Jean de Pingon, Jules Mardirossian
(Président du Centre d'Études, de Documentation et d'Information Arméniennes), Albert
Lanièce (Vice-président de l'Union Valdôtaine), Martin Hell (porte-parole de l'union du
Peuple Alsacien), Alain Roullier (Président de la Ligue Niçoise), Me. Denis Brunet, Me.
Thierry Tissot-Dupont?
- Et pourtant, le Congrès de la Ligue savoisienne ne ressemblait pas à ces ennuyeux
colloques qui permettent à des érudits de se congratuler hypocritement à l'intérieur
d'une tour d'ivoire dont se détourne le peuple. Tous les intervenants ont eu le talent de
mettre leurs connaissances à la portée du plus grand nombre et se sont mis spontanément
en harmonie avec leur auditoire. L'expertise se faisait engagement, chaque proposition
savante était mise en relation avec les besoins concrets d'une nation savoisienne
ignorée, asservie mais possédant encore le ressort nécessaire à sa propre libération.
Le moins instruit des participants trouvait facilement de quoi alimenter sa réflexion
personnelle. Tous les thèmes développés sur la tribune, même les plus techniques ou
spécialisés en apparence, se rattachaient naturellement à l'objectif commun à tous les
Savoisiens: trouver ensemble les voies concrètes de l'émancipation de la Savoie, pour
mieux vivre ensemble sur cette terre qui est chère à nos curs et que nous voulons
arracher à la domination coloniale française, qui étouffe notre nation depuis 144 ans.
- Un Congrès savoisien, c'est à chaque fois un camouflet à cette croyance perverse qui
voudrait nous persuader qu'une bonne politique ne saurait se concevoir et se décider
qu'à Paris.
- Le Congrès de Bourg Saint-Maurice a fourni de
manière éclatante la preuve que la Ligue savoisienne est capable de réunir, autour d'un
projet populaire, des compétences exceptionnelles, qui laissent bien augurer de l'avenir
de la nation savoisienne. La Savoie n'a pas peur, elle a de la ressource pour ne pas se
laisser entraîner dans la déconfiture française! La Savoie est vivante, elle se
prépare à reprendre son rang sur le continent européen. Elle sera demain le cadre
naturel de l'épanouissement de tous ses enfants, débarrassés enfin des handicaps qu'une
annexion leur impose et dont ils ne sont nullement responsables.

- 2 _ 1 "La résistance au changement est notre
véritable ennemi!"
-

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- (Extraits de l'allocution prononcée par Jean de Pingon, Président du Conseil
consultatif de la Ligue Savoisienne, devant le neuvième Congrès, Bourg Saint-Maurice le
dimanche 14 novembre à 15h35)
- (...)
- Dans l'hebdomadaire français "Marianne" du 14 août de cette année on
pouvait lire: "Les Français qui vont passer des vacances à Megève ou à Chamonix
l'ignorent, mais ils sont à Auschwitz. Il s'est trouvé en effet un crétin, nommé
Jean-François Chabert, pour affirmer, au rassemblement des mouvements
ethnico-nationalistes à Corte (Corse), que la Savoie était victime d'un "génocide
et d'un ethnicide". Après quoi il a ajouté que la République "ne négociait
qu'un genou à terre, le couteau dans le dos et le pistolet sur la tempe".
- Voilà bien un fait nouveau. J'ai tenu des dizaines de conférences, prononcé des
dizaines de discours, publié de nombreux articles et même un livre. Mes propos portaient
toujours sur la Savoie. Patrice Abeille a tout autant oeuvré sur ce sujet, et je remarque
que jamais nous n'avons été traités de crétins. Il est vrai que nous n'avons jamais
exprimé l'intention d'utiliser la violence pour libérer la Savoie. Nous laissons le
pistolet et le poignard aux irresponsables qui donnent ainsi l'occasion aux médias
parisiens de traiter un Savoisien de crétin. Et ne faut-il pas l'être pour prétendre
donner des leçons aux Corses en les incitant à davantage de violence?
- Il y a trois ans le Conseil des provinces avait exclu le crétin en question de la Ligue
Savoisienne. Nous ne pouvons que l'en féliciter. La violence n'est en effet jamais une
solution et elle ne sera jamais tolérée au sein de notre mouvement.
- Mettre la France à terre? Elle y est déjà!
- Prendre les armes? On ne peut pas faire parler les armes et la raison. On ne peut rien
construire de durable sur la violence.
- Qui sème le vent récolte la tempête!
- Je crois que nous sommes tous d'accord sur cela mais il n'est pas mauvais de l'affirmer
encore.
- Quant aux termes génocide et ethnocide , ils sont porteurs de tant de souffrances, de
tant de détresse, qu'il convient de les utiliser avec circonspection.
- (...)
- La France est toujours un pays étranger.
- " Chaque peuple, y compris le plus petit, est une facette irremplaçable du dessein
de Dieu" écrit Alexandre Soljenitsyne.
- Je vous invite à méditer cela: qu'importent les tempêtes de l'histoire et les
vicissitudes du moment, l'un après l'autre, et d'une manière inéluctable, tous les
peuples européens qui ont existé dans l'histoire retrouvent leur place dans le concert
des Nations.
- La Savoie retrouvera sa place parmi les États souverains du monde car le peuple
savoisien est une facette irremplaçable du dessein de Dieu.
- Engels, le théoricien du marxisme, disait des petits peuples qu'ils étaient "des
peuples foutus". Soljenitsyne voit en eux des "facettes irremplaçables du
dessein de Dieu". Où est la vérité?
- Dans son ouvrage sur l'annexion, Paul Guichonnet, pour faire un sort à la Savoie en
tant qu'État indépendant, citait Karl Marx: "L'histoire ne repasse pas les
plats".
- On sait aujourd'hui ce qu'il est advenu du marxisme, et que l'histoire ne cesse de
repasser les plats.
- Le même Guichonnet déclarait en octobre 2000:
- "Jusqu'en 1914, la France est théoriquement un pays étranger pour toute la Savoie
du Nord..." et il ajoutait; "la vraie annexion ne s'est imposée dans les
mentalités qu'en 1914, quand les hommes se sont battus au milieu des tranchées."
- Ce Guichonnet est véritablement un drôle de personnage: son grand-père, hussard noir
de la république, brûlait les livres d'histoire de la Savoie dans les cours des écoles,
et lui, à présent, il réécrit cette histoire!
- La guerre de 14-18 aurait transformé les Savoyards en Français? Elle les a surtout
transformés en macchabées!
- Mais que Guichonnet se rassure, où plutôt qu'il s'inquiète: malgré 14-18, malgré
plus d'un siècle de francitude, malgré la propagande mensongère de trois générations
de Guichonnet, et de ses pairs, il y a encore en Savoie des Savoisiens pour qui la France
est un pays étranger!
Des Savoisiens qui, suivant l'exemple de François de Sales,
sont essentiellement Savoisiens et ne sauraient-être autre chose, des Savoisiens qui ne
seront jamais Français et qui n'auront de cesse de voir la Savoie libérée.
- La résistance au changement.
- Cependant ces Savoisiens demeurent minoritaires en Savoie.
- Lors de notre premier congrès, à la salle de la Pierre du Roy à Albertville, plus de
mille personnes étaient présentes. Combien sommes-nous aujourd'hui? Que sont devenus les
espoirs que nous avons fait naître? Où donc se sont envolées nos paroles? Les
avons-nous confiées à un mauvais vent qui les emporta trop haut, en des lieux stériles
où l'écho s'est essoufflé en vain?
- Ou bien ces vallées ne sont-elles devenues que des auges d'engraissement et de profit,
et ces montagnes des parcs d'attractions peuplés de laquais pour qui le mot liberté a
moins de signification que le mot loisir?
- L'âme de la Savoie s'est-elle dissoute à jamais dans la francitude qui s'insinue ici
depuis plus d'un siècle?
- Je ne le crois pas.
- Il suffit de regarder le programme de notre Congrès, la diversité des sujets abordés,
la qualité des intervenants et des débats, pour réaliser l'évolution de notre
mouvement.
- Notre horizon ne se limite pas à nos montagnes et nous n'avons que trop perdu de temps
avec les indécis et les esprits bornés. Ceux qui sont là aujourd'hui sont des hommes et
des femmes de conviction. Quand on gagne en qualité on peut perdre en quantité. Cela
n'est pas grave et je ne doute pas qu'un jour nous serons submergés par les ouvriers de
la onzième heure!
- N'oublions pas l'analyse de l'ethnologue Van Gennep: "La tendance typique des
Savoyards est la résistance au changement".
- La résistance au changement! Voilà notre véritable ennemi. Mais cela n'est pas
inéluctable. Lorsque, il y a une dizaine d'années, j'annonçais le déclin de la France,
cela faisait sourire. Aujourd'hui nul ne peut le contester.
- Nous avons évoqué hier l'Irlande, aujourd'hui les Irlandais ont un revenu par tête
supérieur de 20% à celui des Français, alors qu'en 1990 leur produit intérieur brut
était inférieur de 27% à celui de la France. En terme de niveau de vie par habitant la
France se situe désormais au dix-huitième rang des vingt-huit pays de l'OCDE
(Organisation de Coopération et de Développement Économique). Selon l'agence Eurostat,
au palmarès de la richesse, la France est en queue de peloton , dans l'Europe des quinze
elle occupait le douzième rang en 2002.
Le 19 octobre dernier Michel Camdessus, ex-directeur
général du Fonds Monétaire International, a remis à Nicolas Sarkozy un rapport
accablant pour l'économie française. Voilà ce qu'il écrit: "l'économie
française est en train de décrocher... Le pays entre dans une spirale infernale,
l'endettement augmente, le poids des intérêts de la dette diminue la marge d'action de
l'État, qui sera en outre alourdie par le poids des retraites et des dépenses de
santé". Il n'y a donc point de salut: "le système craquera", conclut-il.
- Tenir et maintenir!
- Ce pays artificiel et centralisateur vit ses dernières années, ce ne sera bientôt
plus qu'une région périphérique d'Europe, une région déshéritée, désertée par les
entreprises et minée par les conflits sociaux et communautaires.
- Dans le même temps l'idée d'indépendance fait son chemin en Savoie.
- Et pas seulement en Savoie, nos frères niçois nous ont rejoints et voilà que deux
peuples si longtemps unis retrouvent une communauté de destin en oeuvrant ensemble pour
l'indépendance.
- Cela n'est pas sans inquiéter la France!
- Si le gouvernement français s'est toujours efforcé d'avoir des ministres savoyards,
alors que la population de la Savoie ne représente qu'un soixantième de la France, si
aujourd'hui il en a même deux, c'est parce qu'il veut ainsi donner un gage à la Savoie:
"de quoi vous plaignez-vous? Vous avez le pouvoir, vous êtes aux commandes de la
France!"
- Et c'est vrai qu'on n'est pas peu fier quand les fils des boutiquiers des vallées
deviennent ministres de la République !
- Savoisiens, ne soyez pas dupes, ces gens-là se servent de la Savoie pour nourrir leurs
ambitions, mais ils ne servent pas la Savoie, ils servent la France!
- Savoisiens qui m'écoutez aujourd'hui, je vous demande de m'entendre: nous sommes les
nouveaux soldats de la Savoie et le combat que nous livrons est peut-être bien le dernier
combat pour la Savoie.
- Depuis plus de mille ans des femmes et des hommes ont édifié ce pays, ont aimé ce
pays. Je sais que vous êtes de la même trempe que ceux-là, mais je sais aussi combien
la France a oeuvré pour effacer votre mémoire, pour anéantir votre identité. Je sais
combien nous avons été trahis, y compris par les nôtres.
- Mais malgré tout ce que nos adversaires ont pu faire
pour briser nos espoirs, malgré tout ce qu'ils feront encore, Savoisiennes, Savoisiens,
vous donnerez l'exemple, comme vous l'avez déjà fait, d'une force solidaire et
déterminée qui tiendra et maintiendra jusqu'à ce que la Savoie ait retrouvé sa
liberté: jusqu'à ce que nous ayons fait renaître un État souverain de Savoie dans une
Europe fédérale!
-
- 2 _ 2 Solidarité savoisienne .

- (Extraits du discours prononcé par Guy Martin, membre du Comité de Tarentaise de la
Ligue savoisienne, devant le Congrès le dimanche 14 novembre à 15 heures)
- Savoisiens, vous êtes dépositaires de valeurs, transmises par vos anciens, forgées,
génération après génération, par la lutte quotidienne et le respect quimposent
la montagne, le climat, laltitude. Ceci explique que les montagnards de Savoie
nont pas la même perception, le même ressenti des choses de la vie et justifie cet
attachement farouche à nos racines!
- Les coutumes et les valeurs dont ils se réclament, lient les Savoisiens aux autres
peuples des Alpes: Valaisans, Piémontais, Tyroliens, Slovènes, aux habitants du Queyras,
du Mercantour, des Grisons ou des Dolomites, et bien sur aux Valdôtains, les plus proches
par la distance et par le cur.
- Hors des Alpes, les Basques des Pyrénées partagent nombre de nos valeurs.
- (...)
- Qui sont les égoïstes?
- Le RMS (Républicain Moyen Soumis) met en cause la Ligue Savoisienne sur lhistoire
de la Savoie, sur la légitimité de la République en Savoie, sur lassistanat
français de notre économie. Quand nous avons répondu à toutes ses attaques, quand nous
avons argumenté et apporté les preuves de ce que nous avançons, inévitablement, le
Républicain Moyen Soumis à bout dargument lance cette accusation: "Les
Savoisiens sont égoïstes
Vous voulez garder votre richesse! Que faites-vous de la
solidarité?"
- Curieuse question, venant des mêmes personnes qui, par ailleurs, prétendent: "La
Savoie est un pays pauvre dont les habitants devaient sexpatrier lhiver et que
la France a sortis de la misère!"
- Ainsi, en fonction du moment ou des circonstances, les indépendantistes savoisiens sont
tour à tour de riches égoïstes ou de pauvres ingrats...
- Alors, faisons le point:sommes-nous égoïstes et manquons-nous de solidarité en
recherchant la liberté? Quelle est la situation actuelle en France concernant le partage
des richesses? Et que voulons-nous?
- Le Savoisien veut se désolidariser de la France pour gérer les fruits de son travail
et de son sol. Il veut en avoir la maîtrise financière; pour être solidaire des
nécessiteux, doù quils viennent et où quils soient.
- Le contrôle de notre contribution fiscale à la société est le seul moyen de partager
notre richesse et, dans le cadre européen, duvrer efficacement à une
meilleure répartition des richesses entre le sud et le nord de notre planète, comme dans
notre Savoie.
- Aujourdhui, la France coûte à la Savoie plus dun milliard deuros par
an! Ce milliard nest pas reversé aux nécessiteux: il disparaît dans le gouffre
sans fond de la dette accumulée par les différents gouvernements successifs! Qui sont
les égoïstes?
- La France sendette année après année. Limpôt sur le revenu ne suffit
plus à payer lintérêt de la dette de lÉtat! 4 millions de personnes vivent
sous le seuil de la pauvreté; près dun million denfants ne mangent pas à
leur faim; dans le même temps, le couple présidentiel dépense 4000 francs par jour de
nourriture! Il est vrai que Madame la Présidente donne ses petites pièces jaunes à
David Douillet! Ils nont même plus le sens du ridicule! Vous avez dit: Solidarité!
Qui sont les égoïstes?
- À Paris, les profiteurs engloutissent des milliards deuros avec le Crédit
Lyonnais (banque dÉtat), Bull (fonds publics), avec les affaires mafieuses
(frégates de Taïwan, Elf, MNEF, URBA), avec les financements occultes des partis, du
racket républicain (les marchés dIle de France); en 2002, le premier ministre
refuse le coup de pouce supplémentaire au SMIC, alors quil soctroyait
généreusement 70% daugmentation pour lui et ses ministres nouvellement élus!
- Vous avez dit: Solidarité? Qui sont les égoïstes?
- Les "restos du cur" sont submergés; labbé Pierre, nonagénaire,
se débat toujours avec les sans-abri; les associations "coup de pouce",
"secours catholique", "armée du salut", etc., narrivent plus à
secourir le nombre, croissant dannée en année, des nécessiteux. Alors quun
député français touche 67400 francs dindemnités par mois, non imposables!
- Vous avez dit: Solidarité?
- Mais cest quoi la Solidarité, Monsieur Chirac, Monsieur Raffarin?
- (...)
- La Savoie est régulièrement dans le peloton de tête des départements les plus
généreux.
- Pour les dons en faveur de la recherche sur le cancer, pour les dons du sang, etc. Les
scouts de Cluses sont exemplaires, pour les camions de vivres quils amènent aux
nécessiteux victimes de catastrophes.
- Oui la Savoie est pacifique, généreuse et solidaire.
- (...)
- Maintenant, vous les grands, vous les présidents, vous les ministres, dépêchez-vous
de pérorer, de trahir, de philosopher, de mystifier, de mentir et de sermonner le peuple,
puis de vous endormir dans vos 300 m2 luxueux dun logement de fonction, protégé
par un cordon de policiers. Dépêchez-vous den profiter, vous êtes dans le clan
des puissants, des intouchables, des non-justiciables et des nantis.
Oui dépêchez-vous, car la
Ligue Savoisienne est là. Nous sommes une minorité, mais avec un idéal; Nous sommes
désargentés, mais riches de notre liberté de penser; nous sommes privés de médias,
mais nous avons lécho de la montagne; nous sommes pauvres, mais désintéressés;
nous sommes petits, mais notre cur est grand.
Vive la Savoie libre et solidaire!
Vive la Savoie souveraine!
-
- 2 _ 3 Les débats du Congrès.

- (Synthèse des débats présentée par Me. Thierry Mudry devant l'assemblée plénière
du dimanche 14 novembre à 15h20)
- Me. Thierry Mudry
- Guiu Sobiela-Caanitz
- Jules Mardirossian
- Me. Denis Brunet
- Me. Thierry Tissot-Dupont
-
- Mesdames, Messieurs, cher amis savoisiens,
- Nous voici arrivés presque au terme de deux jours de Congrès. Ces deux jours nous
auront fait avancer, nous auront permis de nous définir un peu plus précisément, de
mieux définir les objectifs qui sont les nôtres et de désigner plus exactement
l'ennemi.
- Comme me le rappelait hier Gilles Rosset, l'essence du politique, pour de nombreux
politologues, c'est la définition de l'ennemi. Au cours de ces deux jours, nous aurons pu
donner un visage à notre ennemi, celui qui veut nous détruire en tant que peuple libre,
en tant que Savoisiens.
Je vous rappellerai brièvement les thèmes qui ont été
l'objet de nos débats.
- L'Irlande, modèle ou contre-exemple pour
les Savoisiens?
- Deux leçons ont pu être tirées de mon exposé (écourté à cause du refroidissement
dont j'étais atteint) et du débat qui a suivi:
- la première, c'est que notre indépendance doit être totale: ce que les
nationalistes irlandais ont voulu pour l'Irlande, il faut que nous le voulions pour la
Savoie. Notre indépendance doit être totale: politique, sociale, économique,
culturelle. Il faut poser le combat contre l'État français en termes de combat de
civilisation. Contre la civilisation dite française (celle que l'État français
promeut), une civilisation de soumission, nous prônons la civilisation alpine, la
civilisation de la liberté.
- le deuxième enseignement de ce débat, c'est le danger de la militarisation de
la lutte de libération nationale. C'est un problème qui s'est posé aux Irlandais, mais
sans doute les Irlandais n'ont-ils pas été les maîtres de leur destin sur ce point.
C'est un problème que certains ont voulu poser à la Ligue savoisienne, autant que je
sache, mais la militarisation de la lutte de libération nationale n'est pas une bonne
chose! Nous l'avons vu dans les pays du Tiers-Monde également, où, lorsque la
libération nationale est obtenue par les armes, elle débouche sur la dictature
militaire...
En Irlande, la libération nationale, qui a été partielle,
a débouché sur la guerre civile, une guerre civile dont les Irlandais ne sont toujours
pas sortis: vous connaissez les évènements d'Irlande du Nord, qui se sont clos pour le
moment, et très provisoirement, par un accord bancal entre la partie catholique et la
partie protestante.
-
- L'Europe, fille des Lumières.

- Ensuite, notre ami Guiu Sobiela-Caanitz a abordé le problème des sources et des
racines de l'Europe. Indiscutablement, c'est à travers la naissance de l'individualité
et de la raison individuelle que l'Europe s'est forgée.
- Mais nous avons fait état d'une tension entre, d'une part, le besoin de s'identifier à
une communauté et, d'autre part, les nécessités de la liberté individuelle.
Je crois que Sobiela-Caanitz a eu le dernier mot lorsqu'il
nous a dit (et c'est une chose que nous avons bien évidemment approuvée) que cette
tension entre le besoin de communauté et la nécessité d'une liberté individuelle
trouve sa solution dans le fédéralisme.
-
- Le projet de Constitution pour l'Europe.
- À propos de la Constitution européenne, le débat, qui a été très ouvert, a mis à
jour, bien sûr, toutes les faiblesses de la construction européenne telle qu'elle se
manifeste notamment à travers le projet de Constitution qui est soumis à la ratification
des États membres.
Mais la conclusion est la suivante: quelles que soient les
critiques tout à fait légitimes que l'on peut émettre à l'égard de la construction
européenne (et il est vrai que sur certains aspects on dira que la technocratie
bruxelloise présente beaucoup de traits communs avec la technocratie parisienne!) on doit
retenir le fait que l'on ne pourra mettre en cause les structures de l'État français
qu'à travers cette construction européenne. Si une chance nous est offerte, ce n'est
évidemment pas la voie de la libération nationale par les armes, cette chance passe
indiscutablement à travers les institutions européennes. Nous devons probablement aller
dans ce sens, pousser le plus loin possible, afin que, grâce à l'Europe, nous puissions
recouvrer nos droits nationaux.
-
- La candidature de la Turquie.
-

- Monsieur Jules Mardirossian, président du CEDIA (Centre d'Études, de Documentation et
d'Information Arméniennes), nous a fait ensuite l'amitié de nous parler de la question
arménienne, mais aussi de la question turque.
- La question arménienne, c'est bien évidemment celle du génocide des Arméniens, que
les Turcs se refusent aujourd'hui plus que jamais à reconnaître. À travers ce refus de
reconnaissance, manifesté par les autorités turques et par l'ensemble des sensibilités
politiques turques, se pose le problème de la Turquie. Qu'est-ce que la Turquie? Et
pourquoi devrions-nous admettre au sein de l'Europe un État tel que la Turquie, dont je
rappelle que seulement 5% de son territoire se situe en Europe?
- M. Mardirossian a insisté sur le fait que la société turque est une société
violente, beaucoup plus violente que bien d'autres sociétés musulmanes. Nous avons
conclu que cette violence se situe en grande partie dans le fait que l'État turc, fondé
par Mustafa Kemal, refuse de reconnaître les différences qui existent au sein du peuple
turc. Rappelons que 20% des citoyens turcs sont kurdes, 20% sont des musulmans orthodoxes
qui appartiennent au culte Halévi, 20% sont des descendants de réfugiés musulmans issus
des Balkans et du Caucase, et finalement l'ethnie turque, celle dont Mustafa Kemal et ses
successeurs prétendent qu'elle représente la totalité, l'unanimité même du peuple
turc, ne constitue que 40 à 50% du total des citoyens turcs.
- C'est ce régime, quelle que soit la couleur politique de ses dirigeants, qui est
l'héritier des Jeunes Turcs (les auteurs du génocide), l'héritier de Mustafa Kemal (qui
a poursuivi et achevé ce génocide), mais aussi l'héritier de la pensée française, à
travers une conception unitariste, une conception centralisatrice de l'État, une
conception qui nie les identités, une conception qui nie les libertés locales.
- Cet État, nous avons décidé (au cours de ce débat, car naturellement, c'est à vous
de trancher) que son entrée au sein de l'Union européenne représente un danger.
- À l'occasion de ce débat s'est posé le problème de l'islam, et de la gestion de
l'islam en Europe et même en Savoie. Il ne faut pas se cacher le fait que la présence de
l'islam pose un problème. Monsieur Mardirossian a précisé une chose importante: ce
n'est pas tant l'islam en lui-même qui pose un problème, que son instrumentalisation par
certaines minorités radicales, éventuellement par certaines bandes de banlieues. C'est
cette instrumentalisation qui représente un danger croissant au sein de l'Europe et aussi
en Savoie, je crois que nous aurons l'occasion d'en reparler.
Bien sûr nous ne sommes pas nécessairement tous d'accord
sur ce qu'est l'islam réellement, mais à la limite peu importe! C'est un débat
intellectuel. Ce qui importe, c'est de voir qu'à travers l'islam, c'est aussi la
présence de populations venues d'outre-Méditerranée qui commence à poser problème
pour notre identité, pour la survie même de l'Europe et de la Savoie.
- Interventions des juristes savoisiens.

- Ce matin nous avons abordé deux sujets, très bien explorés par mon confrère Denis
Brunet et par Me. Tissot-Dupont, deux sujets qui entraient en parfaite résonance avec les
débats qui avaient eu lieu la veille.
- Samedi, en effet, nous avons parlé de ce qui constitue la réalité de l'État
français, un État qui se prétend une république et qui n'est pas une république! Un
État qui, indiscutablement, est l'héritier de la monarchie absolue.
- La démonstration de Me. Brunet sur l'inquisition fiscale, sur les incohérences
fiscales, met bien à jour cet héritage absolutiste de l'État français.
Le deuxième exposé, je l'avoue, m'a inquiété: n'habitant
pas en Savoie, je ne suis pas bien au courant du problème de logement qui s'y pose. Me.
Tissot-Dupont a bien posé la nécessité d'une refonte totale du système fiscal, qui
nous a été imposé et auquel nous voulons substituer, bien sûr, un système fiscal
savoisien.
- Conclusion.
- Ces deux journées de débat nous ont permis de préciser notre démarche. Un terme
gaélique pourrait permettre de l'illustrer. Le principal parti nationaliste irlandais
s'appelle Sinn Fein. La traduction exacte de Sinn Fein en français, c'est
"nous-mêmes". J'ai été souvent choqué par le fait qu'un certain nombre de
commentateurs traduisent Sinn Fein par "nous seuls". Or la traduction exacte de
Sinn Fein, c'est "nous-mêmes".
- Que signifie Sinn Fein? Il signifie: nous voulons être nous-mêmes, chez nous, maîtres
de notre destin, maîtres chez nous; Pas nous seuls! Pas nous sans les autres! Pas nous
contre les autres! Non, nous à côté des autres, nous avec les autres, nous pour les
autres, mais nous voulons être maîtres chez nous!
- Le deuxième enseignement qu'on peut tirer de cette journée et demie de débats, c'est
, je vous l'avais dit, la définition de l'ennemi. L'ennemi, il apparaît clairement à
travers la définition que nous avons approchée, c'est l'État français. Ce n'est pas le
peuple français dans sa diversité, une diversité à laquelle nous sommes, bon gré mal
gré, partie prenante depuis 1860. Ce n'est pas l'histoire du peuple français, une
histoire de révoltes continues contre l'État qui veut asservir, contre l'État qui veut
détruire, contre l'État qui veut soumettre. Notre ennemi, indiscutablement, c'est
l'État français.
- Au bout de tous ces débats, nous aurons parfaitement clarifié, sur ce point et sur
bien d'autres, la position de la Ligue savoisienne.
- Th. M.
-
-
-
- Les résultats de la consultation des
adhérents.
Les adhérents de la Ligue savoisienne avaient la
possibilité, lors du Congrès de Bourg Saint-Maurice, de se prononcer sur deux questions
d'actualité en déposant leurs bulletins dans deux urnes placées à l'accueil de la
salle des débats. Voici les résultats:
- Constitution de l'Union européenne.
- Votes exprimés: 262
- Pour la ratification: 212 (81%)
- Contre la ratification: (16%
Ne se prononcent pas: 8 (3%)
- Candidature de la Turquie.
- Votes exprimés: 275
- Pour l'acceptation de la candidature: 4 (1,5%)
- Contre l'acceptation de la candidature: 265 (96,5%)
- Ne se prononcent pas: 6 (2%)
- Environ 8% des bulletins portaient un vote "contre" assorti d'observations. Le
sens de ces votes est un "non sauf si...". Pour ces Savoisiens, la candidature
de la Turquie n'est pas exclue par principe, mais ne pourra être acceptée que le jour
où la Turquie se sera mise réellement en conformité avec les standards européens de
respect des Droits de l'Homme, notamment:
- - en respectant ses minorités, le peuple kurde en particulier;
- - en abandonnant la dictature et en optant pour la démocratie;
- en reconnaissant le génocide des Arméniens.
- Délimitation de la Tarentaise.
- Les adhérents des cantons de Beaufort, Albertville-nord et Albertville-sud pouvaient
aussi se prononcer sur un redécoupage incorporant ces trois cantons dans la province de
Tarentaise.
- Résultat: 10 pour, 1 contre et 1 vote blanc.
- Le Conseil des Provinces enregistrera cette modification.
-
- Les Comités de Provinces élus au Congrès.
- Chablais.
- Chancelier: Jean JACQUIER
- Vice-chancelier: Pierre OTTIN-PECCHIO
- Trésorier: Dominique BONDAZ
- Suppléants: Magalie BOUVAREL
- Sylvie CADDOUX
- Simon JACQUIER
- Membres: Alain PITTARD
- Jean-Claude GROS
- Edith PAOLY
- Philippe DECONCHE
- Denis MOCELLIN
Alain FAYARD
- Faucigny.
- Chancelier: Gilles ROSSET
- Vice-chancelier: Alain BURTIN
- Trésorier: Jo DUPRAZ
- Suppléants: Anne-Marie ROSSET
- Raymond LALLIARD
- Gérald CALMUS
- Membres: Marie-Thérèse BÉNÉ
- Philippe BÉNÉ
- Pierre BORREL
- Christian DEVILLAZ
- Thierry BÉNÉ
Edmond SONNEVILLE
- Genevois.
- Chancelier: Evelyne ANTHOINE
- Vice-chancelier: Bernard BOUVIER
- Trésorier: Jean-Claude BUFFIN
- Suppléants: Sophie MATRAT
- Paul GIRARD
- Michel JAZARGUER
- Membres: Bernard FAUVELAIS
- Bruno BEAUQUIS
- Thierry DUPASSIEUX
- Anne-Marie PRUNIER
- Olga-Maria VERGAIN
Andrée BALTHAZARD
- Savoie Ducale.
- Après l'élection d'une liste présentée par ordre alphabétique,
- le Comité a attribué les fonctions suivantes:
- Chancelier: Michel VIBERT
- Vice-chancelier: Claudette MURAZ
- Trésorier: Claudette ABRY
- Suppléants: Guy MAISON
- Marie ANDRIAN
- Christian MOREL
- Membres: Marc VIROT
- Gilbert CHAMONAL
- Jean-Luc EVREUX
- Jacky GURRET
- Jean-Pierre VIGUET-CARRIN
Claude GERVAIS
- Tarentaise.
- Chancelier: Gérald WOJTAL-AILLAUD
- Vice-chancelier: Georges MONDEL
- Trésorier: Daniel GLATIGNY
- Suppléant: Louis LOMBARD
- Membres: Julien GAIDET
- Jean-Jacques RUFFIER
- Jacky BOSIO
- Gilbert CULLET
Louis BÉGUIN
- Maurienne.
- Chancelier: Albert PRALLET
- Vice-chancelier: Jean BLANC
- Trésorier: Henriette VILLETON
- Suppléant: Germain VIALLET
- Membres: Jean-Noël DAMEVIN
- Éric GARADIER
- Éric MONTAGNON
-
- J'ai lu sur l'invitation au Congrès que la Savoie, au cours de son histoire, est
tombée huit fois, et qu'elle s'est relevée sept fois. À chaque fois, elle s'est
relevée grâce à l'Europe! Alors, ce qui a marché sept fois, pourquoi ça ne marcherait
pas une huitième fois?
- Albert Prallet, intervention au 9e. Congrès.

3 _ 1 La vie de
Joseph de Maistre.
Pour faire suite à l'article de Gérard Vallet, "Joseph
de Maistre, écrivain savoisien", paru dans le n°71 de L'Écho de Savoie (avril-mai
2004, pages 6 et 7), nous publions de larges extraits d'un ouvrage devenu introuvable: la
biographie de Joseph de Maistre par François Vermale, parue en 1927 dans les Mémoires et
Documents de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.
Livre III: La deuxième émigration.
(suite)
Chapitre III: J. de Maistre
correspondant à Lausanne du Ministère des Affaires étrangères de Turin (1793-1797).
Les Considérations sur la France (1797).
(suite)
Tandis que ces évènements avaient lieu sur les frontières de la monarchie sarde,
d'autres évènements surprenants se passaient à Paris. Hérault de Séchelles et
Philibert Simond y étaient guillotinés les 5 et 10 avril 1794. Cette chute inouïe
d'hommes, frappés en plein prestige et force, provoqua les méditations de J. de Maistre.
De façon définitive, il cessa d'envisager les évènements de l'histoire contemporaine
du point de vue terre à terre qui était cher à Mallet du Pan. Après mai 1794, J. de
Maistre chercha toujours une explication aux évènements politiques qui se produisaient
autour de lui, du point de vue divin. À cette date, il formulait déjà sa théorie
célèbre du gouvernement temporel de la Providence. (...)
***
À partir de ce mois de mai 1794, l'explication des évènements politiques par le
Providentialisme et la théorie de la Réversibilité des Peines, c'est ce qui va faire la
profonde originalité de J. de Maistre écrivain, le succès de nouveauté de ses écrits.
Le XVIIIe. siècle était habitué, en histoire, à la philosophie prosaïque des
enchaînements de faits mis à la mode par Voltaire. Avec le Providentialisme de J. de
Maistre, c'était la philosophie de l'histoire à la Bossuet, comme un écho de cette
grande voix qui se faisait à nouveau entendre au moment où les chutes d'empires,
naguère puissants, s'annonçaient! (...)
***
En août 1794, J. de Maistre s'éleva de plus en plus violemment contre les partisans
des Autrichiens à la Cour de Turin. En cela il était du même avis que la plupart des
nobles savoisiens qui servaient dans l'armée sarde, en particulier de son ami Henri
Costa. (...)
Quand il écrivait à Turin des lettres au comte d'Hauteville sur les affaires de
France, J. de Maistre ne dissimulait ni son austrophobie, ni sa francophilie. Il arriva
que tout cela provoqua une heureuse aventure. Victor-Amédée III étant tombé gravement
malade en octobre 1794, le prince de Piémont, écarté jusque là de la direction des
affaires, commença à se mettre au courant en vue de son accession prochaine au trône.
Il prit connaissance des rapports des agents résidant à l'étranger. Ce prince était
austrophobe et, par sa femme, très francophile. Les rapports de J. de Maistre plurent. Du
jour au lendemain, J. de Maistre, qui n'avait connu à Turin jusque là qu'une
demi-disgrâce, jouit de la faveur royale. (...)
Dès lors un changement notable se produisit dans la situation matérielle de J. de
Maistre. Le 27 décembre, le comte d'Hauteville l'avisait qu'il pouvait "prendre sans
difficulté l'argent dont il avait besoin chez MM. Portaz et Cenys qui en reçoivent par
le même courrier". (...)
***
La maladie du roi de Sardaigne, Victor-Amédée III, ne fut qu'une lente agonie. Il ne
mourut qu'en octobre 1796. Pendant ce temps des événements importants survenaient en
Europe. La Révolution reculait en France. À la réaction thermidorienne succédait la
Terreur Blanche, à cette période de massacre des révolutionnaires par les royalistes
assoiffés de vengeance succédait la période du Directoire avec ses scandales, ses
tripotages, ses désordres. Mais, tandis que la Révolution s'enfonçait de plus en plus
comme dans la vase d'un marais putride, ses armées remportaient des succès éblouissants
à l'extérieur. La Hollande fut conquise en plein hiver (février 1795). Devant ces
succès constants, la Prusse abandonna la cause des Rois et se rapprocha de la Révolution
avec laquelle elle signa le traité de Bâle (15 avril 1795). Peu après, les émigrés
ayant tenté un débarquement dans la presqu'île de Quiberon, leur armée fut détruite.
Ces victoires renouvelées alarmèrent J. de Maistre d'autant plus vivement que le
gouvernement de son Roi lui paraissait plus faible. Le 26 août il jette un cri d'alarme.
Il annonce des préparatifs d'une offensive française contre le Piémont à Vignet des
Étoles. "M. de Trévor (qui passait l'été à Lausanne quoique ambassadeur
d'Angleterre à Turin) reçoit de Paris les mêmes nouvelles que je reçois de Savoie et
de Genève. On veut absolument faire un nouvel et dernier effort contre le roi de
Sardaigne. Dieu veuille que nous nous tirions de là. Dans l'état de choses 600 hommes
prendraient le duché d'Aoste; il n'y a, au pied de la lettre, point d'autorité. Trois ou
quatre officiers se disputent le commandement, et ne sont occupés, du matin au soir,
qu'à se contrarier. Sans un général unique qui absorbe toute la puissance, il n'y aura
pas trop moyen de se tirer d'affaires; mais j'espère qu'on y pourvoira..." Sinon ce
seront de "nouveaux malheurs" et "peut-être l'écroulement
général". Prédiction qui devait se réaliser avant la mort du roi Victor-Amédée
III!
Cette catastrophe que J. de Maistre prévoyait, il enrage qu'à Turin on ne fasse rien
pour la prévenir. Le remède cependant serait facile: "Il ne faut point de
révolution pour réformer tout cela: il faut écouter les gens qui savent la
politique". J. de Maistre regrettait de n'avoir pas en mains la puissance
ministérielle afin de pouvoir mieux servir la royauté et la sauver. Il se sentait de
taille pour ce rôle. Pourquoi faut-il qu'à Turin on l'ait écarté systématiquement des
grandes charges de l'État? C'est justement parce qu'il n'était pas souple qu'on aurait
dû lui confier des postes difficiles. À force de lui prêcher la modération, on l'a
abêti. On aurait dû lui laisser faire les esclandres qu'il voulait causer, lui laisser
casser les vitres. Il répétait à Vignet des Étoles: "Il faut écouter les gens
qui savent la politique, et ne pas les traiter de mauvaises têtes (à commencer par vous)
lorsqu'ils montrent très respectueusement, du bout du doigt, l'abîme où l'on
court". ( ... )
Les premiers jours d'avril 1796, le jeune général Bonaparte, à la tête de l'armée
d'Italie, prenait l'offensive. En dix jours elle remportait une série de victoires
foudroyantes, elle s'avançait sur la route de Turin, lorsque Victor-Amédée III demanda
la paix, signa l'armistice de Cherasco, puis le traité de Paris (5 mai 1796).
L'article 5 de ce traité permettait au roi de Sardaigne de conserver à son service les
nobles savoisiens qui avaient des grades dans ses armées ou dans ses administrations,
mais il était obligé de laisser vendre leurs biens comme biens nationaux en Savoie.
Le 30 avril, J. de Maistre inscrivait dans ses Carnets: "Samedi 30. Terribles
nouvelles d'Italie arrivées aujourd'hui. Tout paraissant perdu pour moi, n'ayant plus ni
patrie, ni fortune, ni même un souverain, à proprement parler, j'ai fait graver autour
de mes armoiries, qui portent des fleurs de soucis, la devise: Fors l'honneur, nul souci.
Je n'ai plus que cette devise à léguer à mes enfants. C'est à eux de ne pas répudier
l'hoirie".
***
J. de Maistre ne se laissa pas abattre longtemps par ce nouveau malheur. La lutte pour
ses droits de propriétaire le soutint. Il se dit que ses biens de Savoie étaient
confisqués, mais qu'il pouvait peut-être les sauver en chicanant. Dès le 10 mai, il
envoyait à Vignet des Étoles un Mémoire sur les Émigrés savoisiens. Le 19 juin, il
adressait à Barthélémy, l'ambassadeur de France à Berne, un Mémoire sur la
restitution de ses biens de Savoie. Le 24 juillet, il constituait avocat à Paris, afin de
défendre, auprès du ministre de la justice, la théorie juridique en vertu de laquelle
il concluait que ses biens ne pouvaient être vendus. Il ne s'en tint pas là: il
s'adressa à M. Dupont, membre du Conseil des Anciens, et à M. Suard, homme de lettres,
pour qu'ils veuillent bien appuyer de leur autorité ses requêtes.
***
Le 23 octobre 1796, Victor-Amédée III étant mort, son successeur appelait J. de
Maistre auprès de lui avec une pension de 2000 livres (28 janvier 1797). ( ... )
28 février: "Je suis parti de Lausanne le mardi après-midi, laissant ma femme et
mes enfants sans savoir quand nous pourrons nous rejoindre!"
***
De Russie, J. de Maistre écrira plus tard à ses amis de Lausanne: "Jamais je ne
me vois en grande parure au milieu de toute la pompe asiatique, sans songer à mes bas
gris de Lausanne et à cette lanterne avec laquelle j'allais vous voir à Cour. Délicieux
salon de Cour! C'est celui qui me manque ici. Après que j'ai bien fatigué mes chevaux le
long de ces belles rues, si je pouvais trouver l'Amitié en pantoufles, et raisonner en
pantoufles avec elle, il ne me manquerait rien. Quand vous avez la bonté de dire avec le
digne ami: "Quels souvenirs! Quels regrets!", prêtez l'oreille, vous entendrez
l'écho de la Néva qui répète: "Quels souvenirs! Quels regrets!"
***
(...)
***
Tandis que J. de Maistre procédait à Lausanne à un examen sévère de ses idées
politiques, en Suisse, des voix autorisées s'élevaient pour demander à l'Angleterre et
aux autres puissances coalisées, la paix. Mme. de Staël, qui vivait au château de
Mézery en fin 1794, publia des Réflexions sur la Paix, qu'imprima le chevalier de Pange
dont elle était passionnément éprise et dont elle reflétait les idées politiques.
En mai 1795, Mme. de Staël quittait Mézery pour Paris où elle ouvrait un Salon qui
devint rapidement célèbre et où elle prêchait ouvertement le ralliement des royalistes
au gouvernement du Directoire (3 novembre 1795). Un vent favorable à l'oubli d'un passé
sanglant souffla, jusque parmi les émigrés et les prêtres réfractaires non encore
rentrés. À Lausanne, J. de Maistre et M. de Thiollaz s'opposèrent au mouvement dit des
prêtres soumissionnaires, qui, en France et surtout à Paris, avait pris une assez grande
extension. Pourquoi ne pas se rallier à la Révolution, disait l'abbé Vuarin? L'Église
ne s'était-elle pas ralliée aux barbares vainqueurs pour mieux les conquérir? De
Lausanne des ordres vinrent impératifs, condamnant le ralliement. Il n'y eut pas de
prêtres soumissionnaires dans le département du Mont-Blanc. Bien au contraire, Mgr.
Panisset, évêque constitutionnel du dit département, fut enlevé par les réfractaires
à Annecy, et conduit à Lausanne. Là, il signa une formule de rétractation qui était
l'uvre de J. de Maistre et qui contenait les principes du plus pur ultramontanisme.
Panisset déclarait: "Réduit à l'état de pénitent, je demande pardon à la
religion sainte de Jésus-Christ que j'ai outragé, à l'Église contre laquelle je me
suis indignement élevé, au Souverain Pontife dont j'ai méprisé l'autorité... Église
romaine! Siège de Saint Pierre, qui possédez dans ses successeurs la primauté d'honneur
et de juridiction, Église, maîtresse des autres Églises, gardienne de la foi, centre
indéfectible de l'Unité... recevez le malheureux qui s'était éloigné de vous avec
tant d'éclat!"
Mme. de Staël, l'apôtre du ralliement, ayant été obligée de quitter la France et de
se retirer à nouveau au château de Coppet, se consolait, en mars 1796, du mariage du
chevalier de Pange en écrivant le livre "des Passions", tandis que son nouvel
ami, Benjamin Constant, écrivait sur la République... J. de Maistre était très au
courant de ce qui se passait à Coppet. Il n'était pas sans faire un doigt de cour à la
fille de Necker. Il ne vit pas sans jalousie, avec tout un groupe d'autres admirateurs,
les faveurs marquées qu'elle accorda à cette époque à Benjamin Constant. Quand parut
la brochure de ce dernier, intitulée "De la force du Gouvernement actuel et de la
nécessité de s'y rallier", J. de Maistre résolut d'écraser ce
"polisson" de Benjamin Constant. En hâte il composa, avec des matériaux
empruntés à son Traité sur la souveraineté populaire, les "Considérations sur la
France". C'était, sur le plan du "Contrat social", mais violemment
éclairé par sa philosophie de l'histoire à la Bossuet, le manuel
contre-révolutionnaire et anti-rousseauiste le plus parfait. Quand son manuscrit fut
prêt, J. de Maistre l'envoya à l'éditeur royaliste Fauche-Borel, qui l'imprima à
Neuchâtel, puis le publia au commencement de 1797. À Lausanne, Mme. de Charrière, amie
dédaignée par Benjamin Constant, se réjouit après la lecture des Considérations, que
J. de Maistre ait écrasé le nouvel ami de Mme. de Staël. Elle devina que Benjamin
Constant en souffrirait dans son amour-propre d'auteur. Sans le vouloir, J. de Maistre
l'avait vengée. C'est le dernier écho de Lausanne. Recueillons-le.
***
Au fond, les conséquences de cette polémique de Lausanne, J. de Maistre ne les
réalisa pas toutes sur-le-champ. Six mois après son départ de cette cité
hospitalière, réfléchissant encore aux personnalités qui avaient osé prêcher avec
cynisme le ralliement à la Révolution, il eut une nouvelle et brusque illumination. Mme.
de Staël était protestante, Benjamin Constant était protestant. Qui avait soutenu en
France la Révolution, sinon les protestants? L'individualité la plus représentative à
cet égard, n'était-ce pas Rabaut-Saint-Étienne, ce pasteur devenu conventionnel, après
avoir été un flagorneur de Louis XVI? Pour la première fois, J. de Maistre, qui jusque
là avait affecté d'être en bonnes relations avec les protestants, entrevit que la
Révolution française n'était que la suite et la conséquence de la Réforme du XVIe.
siècle. Si, au point de vue social et politique, il y avait eu effondrement d'un monde
ancien, au XVIlle. siècle, cela n'avait été possible que parce qu'il avait été
précédé d'un effondrement religieux, celui provoqué par la Réforme.
Cette vue historique qui nous paraît assez banale aujourd'hui, à nous qui avons vu, au
XIXe. siècle, Edgard Quinet et le laïcisme se glorifier de cette filiation entre la
Révolution de 1789 et la Réforme, constituait, en 1797, une intuition géniale. J. de
Maistre en fut bouleversé. En septembre de cette année, il portait dans ses Carnets:
"Il s'est fait en moi un changement extraordinaire: d'anciens goûts se fortifient,
des idées vagues prennent de l'assiette, des conjectures se tournent en certitudes;
aujourd'hui 18 septembre, je commence un ouvrage dont je ne connais pas encore le
titre".
Ce furent les Réflexions sur le Protestantisme. L'ouvrage resta en portefeuille, mais,
néanmoins, il agit sur la politique que J. de Maistre devait conseiller aux souverains de
suivre à l'égard du calvinisme. Comme on le voit, le séjour de J. de Maistre a eu une
importance capitale dans sa vie. Ce sont ses "Charmettes" à lui. C'est à
Lausanne qu'il arma formidablement son cerveau.
(à suivre)
- France: la grande braderie continue (suite).
4 _ 1 Et
maintenant, les ventes d'immeubles!
- Le Pays des Droits de l'Homme a de plus en plus de difficulté à assurer ses fins de
mois. Il accélère donc les ventes d'actifs pour faire face à ses échéances.
- Jean-Pierre Raffarin l'avait annoncé dès 2002: l'État cherche à vendre une partie de
son patrimoine immobilier. Encore fallait-il le connaître! L'inventaire aura mis plus
deux ans à arriver sur les bureaux, et devrait être prêt à la fin de cette année. Les
ventes elles-mêmes, commencées timidement en 2004, vont s'intensifier en 2005 et au
cours des années suivantes. Elles pourront se faire de gré à gré, et non plus
seulement aux enchères. L'État français espère en retirer près d'un milliard d'euros
fin 2005, soit un millième seulement de sa dette cumulée...
- Les immeubles ne suffiront pas à sauver la France de la faillite, mais une première
liste des biens mis en vente a été rendue publique le 18 novembre par le secrétaire
d'État au Budget, M. Dominique Bussereau. Elle comporte des bureaux, les anciens locaux
de l'ENA, des postes de police, des perceptions, et même les anciens Thermes nationaux
d'Aix en Savoie.
- Monsieur Michel, directeur des Thermes d'Aix, contacté par L'Écho de Savoie, se
déclare "rassuré" par cette annonce parisienne, car la question de la
propriété des bâtiments se pose depuis longtemps à Aix. Les Thermes conserveront le
bâtiment Pellegrini, antérieur à l'annexion, et la partie nord du bâtiment Pétriaux:
les travaux de rénovation devraient commencer en 2005. Le reste du bâtiment Pétriaux
sera vendu à la ville d'Aix, qui souhaite y installer une bibliothèque, un musée, une
école d'esthéticiennes, l'office du tourisme, les services sociaux municipaux, et y
maintenir un gymnase déjà loué.
- Le Directeur des Thermes se réjouit, mais le prix de la vente de ses surfaces bâties
entrera directement dans la caisse du ministère des Finances, il n'en verra pas la
couleur! Il ne pourra que s'économiser les frais de l'entretien des bâtiments...
- Revenons au programme de ventes d'immeubles de l'État: son produit s'évaporera dans
l'incendie des finances publiques...
- Et si la France vendait la Savoie?
- 4 _ 2 Dire, c'est bien... Faire, c'est mieux!
- Sous ce titre inspiré du regretté Bourvil, le SOE (Syndicat Occitan de l'Éducation,
auquel sont affiliés quelques enseignants de langue savoyarde) appelle ses adhérents à
mettre Michel Barnier et Jacques Chirac face à leurs contradictions. Il cite deux grandes
envolées "francophoniques", gargarismes communs aux gouvernants français:
- "La question linguistique en Europe n'est pas une question pratique ou secondaire,
elle est une question fondamentale. Le combat pour la diversité en Europe est avant tout
un combat bien naturellement pour la diversité des langues". Michel Barnier, Paris,
septembre 2004.
- "Une langue qui disparaît, c'est une richesse qui disparaît et c'est dramatique.
(...) Chaque fois qu'une culture disparaît, qu'une langue disparaît, c'est la culture du
monde qui s'affaiblit. Et cela c'est très dangereux, d'où l'importance de la diversité
culturelle, et du respect de la diversité culturelle. (...) C'est vrai que si nous
arrivions dans un monde où il y aurait une seule langue, cela voudrait dire une seule
culture. Et tout le reste disparaîtrait, ce qui serait une véritable catastrophe
écologique". Jacques Chirac, Hanoï, 7 octobre 2004.
- Prenant au mot les grands commis-voyageurs de la France, les enseignants du SOE disent
"Oui à la diversité culturelle en France!" et demandent "au Président de
la République française et à son gouvernement d'appliquer à l'intérieur des
frontières de la France les discours qu'ils tiennent à l'extérieur ou devant des
auditoires étrangers".
- Les braves gens! C'est vrai qu'ils ont du mal à comprendre que le Pays des Droits de
l'Homme et de la Diversité culturelle ne cesse de défendre le français face à
l'anglais dans le monde entier, tout en finissant d'éradiquer les "langues de
France" (occitan, bretons, corse, basque, allemand, catalan, flamand, savoyard, et
toutes les langues de l'outre-mer) à l'intérieur. Ces enseignants narquois et
vindicatifs ne sont pas encore de bons républicains!
- 4 _ 3 Joyeux Noël monsieur Chardon!

- Toujours jeune, pas un seul cheveu blanc malgré tant de soucis, le très chiraquien
Rémy Chardon est PDG de la SAPRR, la société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône, maison
mère de l'AREA qui a absorbé la SFTRF et ATMB, concessionnaires des tunnels routiers du
Mont-Blanc et du Fréjus.
- Le 24 mars 1999, lors de l'incendie catastrophique du tunnel du Mont-Blanc, monsieur
Chardon présidait ATMB. Le procès de la catastrophe devrait avoir lieu en 2005.
- Cela n'empêche nullement le PDG Chardon de faire l'article pour l'achat des actions
SAPRR mises sur le marché. Dans une brochure envoyée aux employés des autoroutes, il
co-signe avec Gilbert Santel (président d'AREA) un message qui commence ainsi:
- "En plus de quarante années, Autoroutes Paris-Rhin-Rhône et AREA ont construit,
aménagé, exploité un réseau d'autoroutes qui offre à ses clients un niveau de
sécurité et de confort dont vous pouvez tous être fiers".
- Nous nous permettons de proposer à monsieur Chardon
un slogan: "Avec SAPRR, mourez confortablement en toute sécurité!"
- 5 _ 1 La Savoie à Bruxelles.
-
- La Savoie était représentée par Thierry Dupassieux (MRS) et Patrice Abeille (Ligue
savoisienne) à la première assemblée générale (8 et 9 novembre 2004) de l'Alliance
Libre Européenne, refondée en mars dernier à Barcelone en tant que parti politique
européen.
- L'Alliance Libre Européenne est une fédération de 27 partis membres et 4 partis
observateurs, représentant 29 nations sans État de l'Union européenne.
- L'ALE est représentée au Parlement européen par cinq députés: Ian Hughton (SNP,
Écosse), Alyn Smith (SNP, Écosse), Jill Evans (Plaid Cymru, Pays de Galles), Bernat Joan
(ERC, Pays Catalans) et Tatyana Zdanoka (Parti des Droits de l'Homme, Lettonie).
- L'assemblée générale de novembre a entendu des représentants de la minorité kurde
de Turquie, faisant le point sur les graves violations des Droits Humains que l'État turc
persiste à infliger à ce peuple.
- Sur proposition de la Ligue savoisienne, l'ALE va poser sa candidature pour adhérer à
l'UNPO (Unrepresented Nations' and Peoples' Organisation) qui défend les droits
(notamment le droit à l'autodétermination ) des nations sans État du monde entier.
-
- 5 _ 2 Petites annonces savoisiennes.
- (insertion gratuite pour nos abonnés)
- - Recherche: Collectionneur, avec plus de 300 postes TSF de 1920 à 1950, je recherche
toujours à augmenter mon stock, soit en don soit en achetant, en vue d'ouvrir un musée
de la radio à Habère-Lullin. <decroux.bernard@wanadoo.fr> tel. 06 80 40 54 83
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37 38 17 14 (le soir).
- - Carte historique de la Savoie en 1856, éditée sur papier glacé 70X50cm. 3 euros la
copie. tel 0450 43 33 95.
-
- 5 _ 3 Les rendez-vous savoisiens.
- dimanche 5 décembre à Thonon (Chablais): Foire de la Saint-André (stand de L'Écho de
Savoie).
-
- samedi 19 février 2005: Fête nationale de la Savoie
- à Annecy le Vieux, Espace Rencontre (39
route de Thônes)
- Par lettres patentes données au château de Montluel en Bresse, et promulguées à
Chambéry le 19 février 1416, Sigismond de Luxembourg, alors Empereur du Saint Empire
Romain Germanique, conféra à Amédée VIII et à ses successeurs à perpétuité le
titre de Duc de Savoie, qui remplaça pour eux celui de Comte. Amédée VIII devenait
ainsi Prince du Saint Empire, et la Savoie, pleinement souveraine, un État européen à
part entière.
- Lanniversaire du couronnement dAmédée VIII est reconnu comme seule fête
nationale de la Savoie.
-
- Banquet, animation musicale, discours: une
journée complète et très conviviale. Ne la manquez pas!
Participation: 25 par personne.
Menu enfant (jusqu'à 12 ans): 10
- Réservations auprès de l'Amicale Marguerite
Frichelet, 2 avenue de la Mavéria, 74940 Annecy le Vieux. Les cartes d'entrée vous
seront envoyées par la Poste à réception de votre chèque.
