Nice,
demain l'indépendance! |
Il est assez connu, en
Savoie, que Nice fut annexée par la France de Napoléon III en même temps que
notre pays, par le moyen juridique du même traité de Turin du 24 mars 1860. Dès
les premières conférences de la Ligue savoisienne, dans les années 1995 à
1998, une question était inévitablement posée au cours des débats avec
l'assistance: "Et Nice?". À cette question, qui fut renouvelée sans
relâche au cours des années suivantes, nous avons toujours répondu qu'il
appartenait aux Niçois de déterminer librement leur avenir, au bénéfice de
la caducité de l'unique traité qui liait leur destin, comme le nôtre, à
celui de la France.
La création et les succès
de la Ligue savoisienne ayant fait quelque bruit dans les médias, certains Niçois
s'intéressèrent à notre action. Lors du sixième Congrès de la Ligue
savoisienne, les 29 et 30 septembre 2001 à Sevrier, une délégation niçoise
informelle participait au Forum européen. Alain Roullier en faisait partie.
Aujourd'hui, en avril 2003, il vient de lancer sur la place publique un livre étonnant,
décapant, qui contient tout ce que chacun devrait savoir sur Nice, sur son
histoire prestigieuse et originale, sur les injustices qu'elle a subies et
qu'elle supporte encore, et sur les possibilités de son avenir. Ce livre
capital, c'est "Nice, demain l'indépendance": il devrait figurer très
vite dans toutes les bibliothèques savoisiennes.
Alain Roullier, issu de
vieilles familles niçoises, est historien et conférencier à l'UNESCO. Il est
l'auteur de plusieurs livres concernant Nice, de près ou de loin. Cette fois il
s'engage résolument pour l'indépendance de Nice, en prenant exemple sur
l'entreprise audacieuse de la Ligue savoisienne. On peut d'ailleurs lire en
dernière page de son livre cet hommage: "Je remercie tout particulièrement
monsieur Jean de Pingon, fondateur de la Ligue savoisienne, érudit et esprit éclairé,
qui m'a permis de mieux connaître les circonstances dans lesquelles la Savoie
fut annexée par la France. L'analyse et la comparaison de pièces capitales en
notre possession nous a conduits à déterminer avec certitude les fraudes,
pressions, manœuvres et circonstances prouvant la caducité du traité
d'annexion de 1860".
Cette démonstration
n'est pas le seul intérêt du fort volume (presque 500 pages) que Roullier
vient de lancer à Nice pour bousculer le jeu des mensonges, des hypocrisies et
des conformismes de tout acabit. "Nice, demain l'indépendance", c'est
plusieurs livres en un seul.
D'abord l'histoire de
Nice, dont la connaissance exacte est indispensable à quiconque veut pouvoir se
prononcer sur son statut. Parmi les très nombreux évènements qui émaillent
25 siècles de la destinée d'une ville fondée par les Grecs phocéens de
Marseille, l'auteur analyse l'acte de dédition du 28 septembre 1388, par lequel
la cité se plaçait librement sous la protection du Comte Rouge, Amédée VII
de Savoie, qui lui garantissait ses franchises contre les appétits du Comte de
Provence et du Roi de France. Il évoque les agressions répétées des Français
contre la ville et son arrière-pays, et les sauvageries inouïes qu'elle
endura.
Le récit de l'annexion
de 1860 est particulièrement riche, haut en couleurs et rigoureux dans
l'analyse: une accumulation de fraudes et de manœuvres que l'histoire
officielle, celle des vainqueurs du coup de force, a voulu cacher aux Niçois et
au monde entier. Alain Roullier braque le projecteur sur Joseph Garibaldi, le
plus célèbre des Niçois, héros de l'unité italienne trahi par Cavour:
jamais résigné à l'annexion de sa ville par la France, il fut élu député
de Nice en février 1871 avec deux autres candidats indépendantistes. Paris
instaura une véritable dictature militaire à Nice pour garder le contrôle,
tandis que Garibaldi retournait s'isoler dans la simplicité de l'île de
Caprera.
Au passage, le livre dévoile,
avec l'aide de Jean de Pingon, une histoire secrète: Victor-Emmanuel II serait
un enfant trouvé, substitué dans le berceau royal au fils de Charles-Albert
mort d'une congestion pulmonaire. Un tel secret dynastique a pu être exploité
par plusieurs personnages pour influencer le roi de Sardaigne et ses
descendants: Cavour, Napoléon III, et même Mussolini semblent avoir été au
courant... Alain Roullier appuie sa thèse sur plusieurs sources. Si ce qu'il
raconte est vrai (et on ne connaît aucun démenti) l'actuelle Maison de Savoie
ne serait plus "de Savoie" mais "d'Italie", puisque
Victor-Emmanuel II obtint personnellement en 1861 la couronne de ce pays et
fonda une nouvelle dynastie, qui serait alors d'origine populaire et italienne,
puisqu'issue d'un enfant abandonné. Mais il n'avait aucun droit de disposer de
Nice et de la Savoie en 1860...
L'analyse juridique du
statut de Nice se veut exhaustive. De l'acte de dédition de 1388, qui
interdisait aux souverains de Savoie de céder Nice, en particulier à la
France, jusqu'à la suspension puis à l'abrogation du traité de 1860 dans les
années 1940-1948, Alain Roullier démonte une à une toutes les prétentions
des Français sur sa ville, et ouvre le chemin à l'indépendance, comme Jean de
Pingon l'a fait pour la Savoie.
"Nice, demain l'indépendance"
est aussi un livre-programme, comme celui de Patrice Abeille "Renaissance
savoisienne", qui pose les bases économiques, sociales et culturelles sur
lesquelles la liberté pourra se fonder. De même que les Savoisiens se réfèrent
à l'exemple de la Suisse, Alain Roullier évoque fréquemment la réussite de
la principauté de Monaco, passée de la pauvreté à l'opulence en moins d'un
siècle et objet de la jalousie malveillante des Français. Il dresse le tableau
des calamités que la gestion française inflige au Pays de Nice (expression
qu'il préfère à celle de Comté de Nice, dénomination honorifique dénuée
de fondement historique) et indique les moyens d'y remédier.
Enfin Alain Roullier
dresse une galerie de portraits: d'une part les grandes figures de la liberté
de Nice, d'autre part les tristes figures de la trahison, de la fraude et de la
corruption. Les hommes de main du pouvoir français sur Nice, jusqu'à ceux qui
tiennent la ville aujourd'hui sous leur coupe, sont cités nommément, ou seront
facilement reconnaissables par leurs concitoyens, et leurs turpitudes sont exposées
sans ménagement. Par ce seul aspect, ajouté à une somme considérable de vérités
malsonnantes aux oreilles françaises, le livre d'Alain Roullier devrait faire
du bruit dans le microcosme niçois. Mais le plus important est qu'il redonnera
espoir aux Niçoises et aux Niçois qui, prenant exemple sur la résistante de
1543 (contre les Franco-Turcs) Catherine Ségurane, aspirent à restaurer leur
liberté.
Alain Roullier,
"Nice, demain l'indépendance", Ed. France Europe Éditions 2003.
En vente au secrétariat
de la Ligue savoisienne: 23€ (+ port 2€)
Bon de commande à
adresser à: Ligue savoisienne. 2 avenue de la Mavéria. 74940 Annecy le Vieux.
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Dernière mise à jour : 09/05/03