Uranium à risque à Annecy ?

Les "Verts Région Savoie", depuis quelques mois, cherchent à faire la lumière sur les activités assez secrètes d'une usine bien connue à Annecy, la SICN (Société Industrielle du Combustible Nucléaire), que les vieux Annéciens appellent familièrement "Radar". Le porte-parole des Verts, Thierry Billet, multiplie les communiqués et les interpellations, puissamment relayés par l'hebdomadaire "Tribune Mont-Blanc".

La SICN, alias Radar, est installée depuis 1957 en haut de l'avenue de Brogny, entre la rue Léandre Vaillat et le village du Petit-Brogny. Aujourd'hui, ce quartier est complètement urbanisé, et l'usine entourée de murs a de très nombreux voisins, qui se posent parfois des questions.

Voici le dernier communiqué des Verts, envoyé par Thierry Billet le 28 mai:

En 2001, la SICN va fondre 130 coulées de 600 kilos d'uranium, soit 78 tonnes d'uranium qui se promèneront sur les routes du département et d'ANNECY. Dans les années 1970, c'était 10 fois plus! Or la situation administrative de l'usine n'a été "régularisée" qu'en 1993. Que s'est-il passé de 1957, date de la création de l'usine, à maintenant?

Les demandes d'information des VERTS auprès du Préfet de la Haute-Savoie restent pour le moment insatisfaites. La commission d'accès aux documents administratifs est saisie.

Et voilà qu'à la réunion du Conseil départemental d'Hygiène du 30 mai 2001, est évoqué le "démantèlement d'équipements liés au travail de l'uranium".

Mais la surprise est ailleurs: la DRIRE demande en conclusion de son rapport:

"Par ailleurs, la toxicité des substances utilisées dans l'établissement et notamment l'uranium et le caractère fortement urbanisé de la zone d'implantation nous conduisent à prescrire à l'exploitant la réalisation d'une étude de l'impact des activités de son établissement sur la santé des populations."

C'est reconnaître:

1. que le risque "uranium" n'a pas été maîtrisé par l'administration depuis I957,

2. que l'existence de risques pour les populations environnantes est une éventualité qui ne peut être écartée, alors que les pouvoirs publics ont laissé une population importante s'installer autour de l'usine.

Les VERTS réclament la transparence totale sur ce dossier qui se révèle effectivement de plus en plus inquiétant, au fur et à mesure des informations que nous recueillons.

Ils réclament une étude épidémiologique complète auprès des salariés exposés depuis 1957 dans l'usine et de la population voisine de l'usine.

Ils organiseront d'ici la fin juin une réunion publique d'information avec Roland Desbordes, président de la CRII RAD, l'association indépendante qui a "prouvé" que les nuages de TCHERNOBYL ne s'étaient pas arrêtés à nos frontières.

     

Dernière mise à jour : 13/03/02